L’initiative populaire, lancée par le Parti chrétien-social indépendant (PCSI) et soutenue par la gauche et les syndicats, qui demandait l’introduction de prestations complémentaires pour les familles à faibles revenus (voir Gauchebdo du 18 mai), a été refusée par 53,9% des voix dimanche dernier. Le contre-projet, qui prévoit simplement un renforcement des subsides pour les primes d’assurance-maladie, a passé la rampe avec 52% des suffrages.
Le district des Franches-Montagnes est le seul à avoir accepté l’initiative (50,8%), tandis que ceux de Delémont (48,7% de oui) et Porrentruy (40,9%) l’ont refusée. L’initiative a été acceptée dans dix communes (sur 55), dont six franc-montagnardes et la ville de Delémont.
A noter que les Franches-Montagnes ont dit de justesse oui aux deux projets (50 à 51%), tandis que le district de Delémont a refusé les deux, de peu aussi (51 à 52%).
On constate que parmi les Jurassiens qui votent régulièrement pour les initiatives «sociales» émanant de la gauche ou des syndicats lors des votations fédérales, il y a une partie (minoritaire) qui rejoint la droite lorsque le progrès social visé touche les finances cantonales. Le taux d’acceptation de l’initiative ne dépasse que d’environ 2% la force électorale des partis qui la soutenaient (PCSI, PS, Verts, CS-POP). L’échec de l’initiative suscite bien des regrets, aggravés par la très faible participation: 24,6%! Pour les votations fédérales, seuls les deux plus petits cantons (UR et AI) ont eu une participation un peu plus faible que le Jura (25,9%), mais ils n’avaient pas de votation cantonale simultanée. Les prochaines échéances nécessiteront davantage de mobilisation.