«En moyenne, les pays de l’OCDE dépensent 0,8% du PIB pour la tranche d’age de 0 a 3 ans, les pays scandinaves jusqu’a 2% et la Suisse seulement 0,1%. Lanterne rouge européenne en matière de financement de l’accueil extra-familial des enfants, la Suisse oublie que ces investissements publics sont rentables économiquement», explique Valérie Piller Carrad, conseillère nationale socialiste. Face à cette situation, le PS Suisse et ses partenaires d’alliance ont lancé ce 8 mars l’initiative pour les crèches.
Le texte demande que, chaque enfant, qui en a besoin, ait une place d’accueil, que les cantons mettent en place une offre d’accueil extra-familial suffisante et de qualité, tant dans le domaine de la petite enfance que dans celui de l’école. Ceci implique que les frais de prise en charge ne dépassent 10% du revenu des parents. Les tarifs étant adaptés en fonction de leur capacité économique. De plus, le texte exige que les conditions de travail et les salaires du personnel dans le domaine de l’accueil soient améliorés.
«Un accueil de qualité est une condition essentielle pour l’égalité, car il contribue à une meilleure conciliation entre vie familiale et vie professionnelle», a expliqué la co-présidente du PS Suisse Mattea Meyer (ZH). Si élever des enfants est une tâche fondamentale, ce travail est effectué majoritairement par les femmes. «Mais pour ces femmes, ce travail a un prix, car il implique des pertes de revenu et de retraite», a expliqué la conseillère nationale et co-présidente des Femmes socialistes suisses Tamara Funiciello (BE). «Nous devons enfin reconnaître le travail non rémunéré de ces femmes et le rémunérer décemment, car il est d’une extrême importance pour notre société», a t-elle précisé.
Le projet est soutenu par les syndicats comme le SSP ou l’USS, du fait que l’initiative pour les crèches vise des formations, des salaires et des conditions de travail. «Pour nous, un élément essentiel est que l’initiative améliore également les salaires et les conditions de travail du personnel des structures d’accueil et contribue ainsi activement à lutter contre la sous-rémunération des professions à forte majorité féminine», relève ainsi la faîtière syndicale.