«Le but avoué du gouvernement russe est de renverser le gouvernement ukrainien, ce qui constitue une violation inacceptable de la souveraineté de l’Ukraine et du droit international. Il s’agit d’une aggravation des contradictions entre grandes puissances impérialistes avec les conséquences que cela implique pour les populations civiles», dénonce le comité central du PST-POP, qui a adopté une résolution cette fin de semaine. «Plus que jamais, l’urgence est à la mobilisation pour la paix, le respect du droit international et l’amitié entre les peuples. La guerre ne profite jamais aux peuples: Nous refusons de nous déchirer et de payer le prix des conflits causés par les impérialistes », estime-t-il encore.
Mais cette attaque russe ne dédouane pas l’Otan et les Etats-Unis et les pays occidentaux avant la crise. «Nous condamnons la politique impérialiste et agressive que ces derniers n’ont cessé de mener et dont le but est de déstabiliser l’Ukraine et de provoquer la Russie, cela depuis leur soutien au coup d’Etat fasciste de Maïdan en 2014. Seul des engagements sérieux dans le sens d’un arrêt immédiat de l’expansion de l’OTAN vers l’Est et la fin de la confrontation à tout prix avec la Russie pourront constituer une base solide en vue d’une désescalade du conflit», prévient-il.
Appel des syndicats
De son côté, le mouvement syndical bouge aussi. L’Union syndicale suisse (USS) s’est joint à l’appel de la Confédération syndicale internationale (CSI) et de la Confédération européenne des syndicats (CES) pour exiger l’arrêt immédiat des actes de guerre en Ukraine.
Luca Visentini, secrétaire général de la CES et du Conseil régional paneuropéen (PERC) lance l’appel suivant: «Les présidents de la Commission européenne et du Conseil européen ainsi que le Haut Représentant de l’UE et le Secrétaire général de l’ONU se sont fermement prononcés en faveur de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et des accords de Minsk. Tous les dirigeant-e-s politiques doivent avoir le courage d’éviter la guerre, de rechercher des compromis et de respecter les accords, et ils doivent avoir la sagesse de construire des économies durables qui fonctionnent pour les populations et qui constituent la base essentielle de la sécurité commune.
Vers la militarisation de l’Europe?
L’effondrement des mesures de sécurité communes telles que le traité INF (Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire) et le traité «Ciel ouvert» (programme de vols de surveillance non armés sur la totalité du territoire des États parties), qui offraient des canaux de vérification et de dialogue, s’est accompagné d’un affaiblissement généralisé des dispositions des accords d’Helsinki qui ont contribué à garantir la paix depuis près de 50 ans. Il existe désormais un risque réel que ce cadre fondamental explose et que la militarisation en Europe, qui a déjà commencé, connaisse une escalade. Nous demandons instamment que des mesures soient prises de toute urgence pour réunir tous les dirigeant-e-s politiques concernés afin de créer un cadre de sécurité commun, comme celui qui avait été initié à Helsinki. Le monde a besoin d’un nouveau contrat de société, pas de davantage de conflits. Nous avons besoin d’investir dans les gens et les emplois, dans la paix et la stabilité.»