A un mois du délai légal de dépôt, les partis de l’Alternative, dont le PdT, et les syndicats ont déposé 6’873 signatures en faveur d’une contribution solidaire sur les grandes fortunes. L’initiative lancée en octobre 2021 propose d’instaurer un impôt de solidarité limité dans le temps (10 ans) sur les très grandes fortunes. Il s’agit d’un impôt de 5 pour mille (0.5%) sur la part de la fortune imposable supérieure à 3 millions de francs. En outre, elle réduit les manques à gagner dus au «bouclier fiscal» (instauré en 2001, ndlr), qui permet aux très grosses fortunes d’échapper à une partie de l’impôt et qui fait actuellement perdre 173 millions de francs à l’Etat et 40 millions aux communes (chiffres de 2018). Le texte propose aussi un triplement du montant des déductions sociales pour les petit.es propriétaires et les artisan.es, afin de ne pas les pénaliser
«Il s’agit d’un signal fort de la population en faveur d’une fiscalité solidaire et plus redistributive, permettant de faire face aux effets de la crise», relève le comité référendaire.
«La population a réagi très favorablement aux propositions de notre initiative. Nous avons senti un fort enthousiasme pour demander un petit effort aux plus privilégié-es, ce qui a facilité la récolte de signatures!», raconte Sylvain Thévoz, du Parti socialiste, tout en dénonçant les écarts sociaux croissants. «C’est une véritable explosion des grandes fortunes que connaît Genève ces dernières années. Moins de 1% de la population genevoise possède plus de 64 milliards de francs, alors que plus de 70% des contribuables ne paient aucun impôt sur la fortune, car ils et elles ne disposent pas de suffisamment de richesses pour être imposé.es», précise-t-il
Répondre à l’urgence climatique
Pour l’écologiste Pierre Eckert, il s’agit «de recettes indispensables non seulement au maintien et au développement des prestations, mais qui permettront également de réaliser les investissements nécessaires dont notre canton a besoin pour répondre à l’urgence climatique ». «A cette urgence climatique, il y la question de qui va payer la transition. Les plus riches ont une responsabilité, car leur empreinte carbone est plus lourde que le reste de la population» soutient Tobia Schnebli, président du PdT. «Au final, cette taxe supplémentaire va permettre de construire un avenir meilleur».
Si cette initiative est acceptée, les collectivités publiques seront renforcées et pourront mieux faire face aux lourds effets de la crise. «Il est indispensable de pouvoir répondre aux besoins de la population, besoin encore accrus par la crise sanitaire et sociale qui en découle », rappelle Françoise Weber, du Cartel intersyndical.
La mobilisation se poursuit en vue des votations du 13 février, contre la suppression du droit de timbre. «Il faut stopper cette stratégie du salami de la droite, qui consiste à faire avaler par tranche successives à la population des milliards de cadeaux fiscaux aux milieux financiers et patronaux», assure Davide de Filippo, président la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS).