L’initiative demande que les comptes annuels des organisations politiques soient publiés, ainsi que les sources de financement des organisations participant à des campagnes se rapportant à des élections et à des votes populaires. La raison sociale des personnes morales qui contribuent au financement des activités politiques devrait être rendue publique, ainsi que les montants concernés. Il en serait de même pour les personnes physiques en cas de versement annuel ou occasionnel de plus de 750 francs.
Un contre-projet flou
Le contre-projet est beaucoup moins précis. Il se contente de demander au Parlement d’ajouter dans la loi sur les droits politiques, un chapitre consacré à la publication des comptes des partis et des organisations participant à des campagnes en vue des d’élections et des votations populaires. Ce texte précisera le cercle des organisations soumises à l’obligation de publier et le montant à partir duquel l’identité du donateur ou de la donatrice sera rendue public.
Les partis de gauche et du centre, PS, CS-POP, Verts, PCSI, Parti évangélique et Verts libéraux (qui ont ainsi désavoué leurs deux députés) soutiennent l’initiative et recommandent le non au contre-projet. Précisons que dans le canton du Jura, le double oui est possible, mais, contrairement à la Confédération et à la plupart des cantons, il n’y a pas de question subsidiaire. Si les deux textes sont approuvés, c’est celui qui obtient le plus de voix qui est accepté.
L’initiative est évidemment combattue par les partis qui reçoivent des dons importants d’entreprises, soit ceux de droite, PLR, PDC et UDC. Ils soutiennent le contre-projet. Comme ils ont la moitié des sièges au Parlement et que sur cet objet ils ont pu rallier un député PCSI et les deux VL, on n’a guère de garanties quant à une réelle transparence si c’est le contre-projet qui est accepté. Mais il y a de bonnes chances que l’initiative passe. Il y a eu déjà quelques votations cantonales où le point de vue de la gauche l’a emporté sur celui du Gouvernement et de la majorité du Parlement.