L’inflation fait son retour

Il faut le dire • Aux Etats-Unis, l’inflation nuit à la cote de popularité de Joe Biden, déjà impactée par le départ en catastrophe de ses troupes d’Afghanistan. (Par Paris Kyritsis)

La hausse des prix à la consommation connaît un pic de 40 ans aux Etats-Unis, mais aussi dans la zone euro.

L’inflation a été calculée à 6,8% sur un an aux Etats-Unis en novembre dernier, soit le taux le plus haut depuis 1982. Elle trouve son origine dans la hausse des prix des loyers, mais aussi dans la multiplication de pénuries de matières premières notamment énergétiques, renommées «difficultés d’approvisionnement» ou «perturbations dans les chaînes de production» en langage libéral.

Si la crise du Covid-19 avait surtout impacté les ménages jusqu’à maintenant, des perturbations se font donc dorénavant ressentir au niveau macroéconomique également. Touchés par la pandémie, les ménages voient maintenant leur pouvoir d’achat rogné par la hausse des prix. A plus long terme, l’inflation implique également une dépréciation de l’épargne.

Ces effets n’épargnent pas la zone euro, qui a connu quant à elle un taux d’inflation de 5%, soit le chiffre le plus élevé depuis la mise en circulation de cette monnaie. Il est tiré vers le haut par une hausse moyenne de 26% des prix de l’énergie en Europe.
A l’échelle mondiale, la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, tire aussi la sonnette d’alarme. Le coût des produits alimentaires a bondi de 28% l’an dernier à l’échelle mondiale, pour atteindre un niveau presque aussi élevé qu’en 2011, année où avait sévi une grave crise alimentaire dans les pays capitalistes pauvres.

Au sortir de la première vague, les Etats occidentaux avaient décidé de faire payer la facture de la fermeture de l’économie à la population, en privilégiant l’accumulation de dette publique à la place de divers projets de taxes sur les grandes fortunes, comme celle proposée par le PST-POP en Suisse. A cela, s’ajoute maintenant la hausse des prix sur les épaules des ménages étasuniens et européens.

Aux Etats-Unis, l’inflation nuit à la cote de popularité de Joe Biden, déjà impactée par le départ en catastrophe de ses troupes d’Afghanistan. Un an après son élection, il est le deuxième président le moins populaire depuis que de tels sondages existent, le seul ayant réussi à faire pire étant un certain Donald Trump avant lui.