Gardons le cap! C’est symboliquement à la salle Rosa Luxemburg de la Maison du Peuple de Lausanne que le POP vient de lancer sa campagne pour les cantonales de mars 2022 dans le Canton de Vaud. Il présentera un duo de député.es dans la course au Conseil d’Etat, soit Céline Misiégo, aussi conseillère communale à Lausanne et le chef de groupe au Parlement, Vincent Keller. Pour la présidente du parti, Anaïs Timofte, ces candidatures démontrent «une liste crédible, expérimentée et combative pour défendre les intérêts des travailleurs et travailleuses et les classes populaires». Dans cette campagne, le parti entend défendre quatre axes «pour le progrès social et écologique, représentant une alternative aux 20 ans de majorité “de gauche” du Conseil d’Etat».
Gratuité des Transports publics
Face à l’urgence climatique, la formation défend tout d’abord la gratuité des transports publics sur tout le territoire cantonal. Une initiative populaire a été lancée sur ce thème. «Cela n’a jamais été aussi facile de récolter des paraphes», a expliqué Vincent Keller, rappelant qu’il avait déposé une initiative sur le sujet en 2018. Cette dernière avait été sévèrement rejetée par la majorité du parlement. «Deux tiers des émissions de CO2 proviennent des transports. Notre initiative va dans le sens de l’avenir», souligne-t-il encore.
Pour un salaire minimum
Le POP veut aussi, à l’instar de cinq autres cantons qui le connaissent déjà, introduire un salaire minimum. Ceci pour lutter «contre le travail précaire, l’ubérisation des corps de métiers ou la sous-traitance dans le secteur public». «Plus de 50 % des salarié.es n’ont pas de CCT. L’exemple des livreurs de Smood montre que ce besoin de protection et d’un salaire minimum est criant», assure Céline Misiégo. Le parti veut aussi instaurer une caisse maladie publique et défend des hôpitaux publics et de proximité, «dont l’importance a encore été flagrante durant la pandémie». «Malgré les subsides d’aide, le système de l’assurance-maladie est désuet et nocif, du fait que les primes augmentent sans cesse en grevant le budget des ménages. Nous voulons donc instaurer une caisse unique, avec des primes proportionnelles au revenu», explique la conseillère communale.
Taux unique
En matière fiscale, le POP propose l’instauration d’un taux unique d’impôt communal. En 2001, la population vaudoise avait rejeté une initiative sur le thème. Elle avait toutefois accepté un contre-projet de péréquation horizontale visant à rééquilibrer les fortes disparités fiscales entre communes. Vingt ans plus tard, celle-ci s’avère bien obscure et loin du compte. «L’écart des taux ne s’est réduit qu’en 2004 et 2011, suite à l’échange de tâches entre le canton et les communes, mais en aucun cas grâce aux péréquations. Actuellement, les taux fiscaux vont de 46 à 84 selon les communes», rappelait Vincent Keller, dans une initiative qu’il a déposé au Grand Conseil en 2020. «Avec notre proposition, ce taux serait de 68 et permettrait une baisse d’impôts pour 2/3 des Vaudois», défend-il.
Croissance légitime
Outre la présentation de ces deux candidat.es à l’exécutif, le POP est aussi revenu sur ses attentes pour les élections au Grand Conseil. «Aujourd’hui, nous avons six élu.es (dans le groupe Ensemble à Gauche et POP, ndlr), et nous voulons grandir, du fait que nos scores électoraux ont augmenté ces dernières années et que nos idées obtiennent un soutien de la population», souligne Anaïs Timofte. Elle annonce que des candidat.es seront présenté.es dans les arrondissements de Lausanne, de l’Ouest lausannois (qui bénéficiera l’année prochaine d’un élu.e supplémentaire), de la Riviera, du Nord-vaudois et éventuellement dans le Chablais. Le parti rêve aussi d’un changement de majorité au Grand Conseil.
Pourquoi n’existe-t-il aucun accord électoral commun avec Ensemble à gauche, qui présentera cinq candidat.es, issu.es de SolidaritéS, Solidarité & Écologie et Décroissance Alternatives? «L’entente avec Ensemble à Gauche est bonne, mais nous avons fait un choix», décrypte Céline Misiégo. «Des discussions ont eu lieu, mais d’un commun accord, nous n’avons pas trouvé d’accord commun sur la formule. Il nous paraissait peu crédible de présenter sept candidat.es. de la gauche combative», pointe Anaïs Timofte.
«Simplement populaire»
Rappelons aussi que les partis gouvernementaux ont décidé de blinder l’élection, en présentant dans la course le nombre exact de leur.es élu.es au gouvernement: trois pour le PS, autant pour le PLR et un pour les Vert.es. «Cette majorité de gauche au Conseil d’Etat depuis 20 ans est loin d’avoir tenu ses promesses», tacle encore la présidente du parti.
Tout en prévoyant d’aller à la rencontre de la population, elle rappelle «que c’est l’ADN du parti. Ce que prouve notre slogan: simplement populaire», le POP entend faire de sa campagne «une vitrine et une caisse de résonance de ses idées». Un traditionnel papet vaudois pour fêter l’indépendance du canton du joug bernois est d’ores et déjà prévu en début d’année.