Lundi dernier, la police nationale (PN) française se vantait d’une «opération conjointe de la Brigade opérationnelle mixte», une coopération avec la police genevoise (PG), sous le mot dièse #PoliceSécuritéQuotidien. Celle-ci, qui consistait à mener des contrôles dans le Tramway et sur la «Voie Verte» qui relient Genève à Annemasse, en France, a obtenu un bilan peu reluisant. Malgré cela, la PN de Haute-Savoie a tenu à le brandir fièrement sur internet. «30 personnes contrôlées, 1 étranger en situation irrégulière pris en compte par les Genevois», mentionne le tweet de la PN. Précisons que selon le porte-parole des forces de l’ordre genevoises, Silvain Guillaume-Gentil, dans 20 Minutes, «ce type d’opération est régulier.»
Sur les réseaux sociaux, le meilleur moyen de véhiculer un message étant de l’assortir d’une image, la PN y a été de son montage photographique. Sur celui-ci, se trouvent des écussons de la PN et de la PG sur fond de ligne de tram ou de piste cyclable, mais surtout l’image d’un homme de dos, visiblement en train d’être menotté.Ainsi, une opération de police franco-suisse présentée comme relevant de la «sécurité (du) quotidien» a conduit à ce que des dizaines de personnes soient contrôlées alors qu’elles n’avaient rien à se reprocher. La seule ayant été prise sur le fait d’un «délit», n’était en réalité «coupable» que d’être «en situation irrégulière». Un être humain dont l’histoire ne dit pas s’il s’apprêtait à franchir la frontière ou se rendait au travail, mais qui dit qu’il est reparti entravé.
Pour rappel, en février déjà, le Collectif de soutien aux sans-papiers de Genève, regroupant des associations et syndicats, s’insurgeait contre ce qu’il qualifiait de «scandaleuse traque», après plus d’un mois de contrôles d’identité «systématiques» et d’arrestations de personnes sans statut légal (GH 07.21). Il soulignait, à l’époque, que les travailleuses et travailleurs ciblés n’étaient pas en train de troubler l’ordre public ou de tenter de passer la frontière. Ces personnes établies à Genève rapportaient avoir subi ces contrôles dans les transports publics, aux arrêts de bus. Ceci alors qu’elles se rendaient au travail ou allaient chercher leurs enfants à l’école.
Si ces opérations ne paraissent améliorer la sécurité du quotidien de personne, elles provoquent certainement une insécurité chez celles et ceux qui les subissent.