La COP26 s’est ouverte cette semaine. Le grand raout de Glasgow doit faire émerger des solutions au réchauffement climatique et à la problématique des gaz à effet de serre. Et force est de constater que depuis la Conférence de Paris, dans les faits, il y a eu très peu de progrès, même si les discours ont changé. On a pu croire que la pandémie allait permettre une prise de conscience collective, sur le non-sens de notre mode de vie basé sur la consommation effrénée et la mondialisation économique ne favorisant que quelques-uns. On doit déchanter aujourd’hui, tant les yeux sont braqués sur la croissance et les indices du PIB, comme s’ils reflétaient le bien-être de la population. Les énergies fossiles sont encore largement subventionnées. Et la plupart des mesures proposées pour enrayer la consommation énergétique sont liées à des taxes prélevées sur la population plutôt que sur les gros pollueurs comme les transporteurs maritimes.
La peur du changement de paradigme de consommation dans nos pays redonne des ailes au nucléaire, qui ne participe pas à l’émission de gaz à effet de serre. Alors que l’abandon de l’atome paraissait définitivement acquis, 10 ans après Fukushima, c’est comme si l’on oubliait que c’est une énergie très chère, dangereuse et dont la problématique des déchets n’est toujours pas résolue
Droits dans leurs bottes, les jeunes PLR mais aussi Economie Suisse soutiennent l’idée de construction de nouvelles centrales ou de maintenir encore en vie celles existantes, en remettant en question le vote populaire de la sortie du nucléaire. Le lobby est fort et tend à présenter l’énergie nucléaire comme verte et durable! Il n’a pas intérêt, lui, à diminuer la consommation d’énergie et se réjouit de l’essor de la voiture électrique; il brandit la menace de la pénurie et du retour à la bougie.
La transition énergétique n’est pas seulement le changement de source d’approvisionnement. C’est un vrai virage sociétal. Pour nos sociétés très énergivores, l’effort doit être mis sur les économies d’énergie. Soit meilleure isolation des bâtiments et température intérieure plus basse, transfert massif du transport individuel vers le collectif, diminution des trajets entre le domicile et le lieu de travail, lutte contre l’obsolescence programmée des marchandises, production et consommation locales. Et bien sûr promouvoir les énergies vertes et décentralisées, dont la distribution doit rester en mains publiques.
Mais plus de nucléaire! Jamais.