L’Huma attaquée par le Maroc

France • Le journal a participé à faire la lumière sur le scandale du logiciel espion Pegasus développé par la société israélienne NSO, utilisé par le Maroc pour des surveillances tous azimuts.

L e Maroc a-t-il un problème avec la liberté de la presse? Toujours est-il qu’il a assigné en justice le journal L’Humanité pour «diffamation», s’en prenant directement à une journaliste du quotidien communiste, Rosa Moussaoui. Outre ses articles relatifs aux pratiques répressives de l’Etat marocain à travers ses écrits sur les révoltes du Rif en 2017 et sur la question sahraouie, elle a participé à faire la lumière sur le scandale du logiciel espion Pegasus développé par la société israélienne NSO, utilisé par le Maroc pour surveiller, intimider et enfermer les journalistes et leurs sources.

D’autres journalistes français (du Monde, de Médiapart ou de Radio France international) ont été la cible du royaume chérifien. «Nous ne céderons rien, ni aux menaces, ni aux intimidations. Nous continuerons notre travail, nos investigations, nos reportages et nos révélations. Comme le disait Jean Jaurès, «le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire»; nous ne manquons ni de courage, ni de détermination», assurait Fabien Gay, directeur du journal.

Une première audience a eu lieu ce mardi devant la 17e chambre du tribunal de Paris. Un Etat peut-il, comme un particulier, attaquer des médias en diffamation? Non, répond clairement la jurisprudence d’ailleurs citée par le Ministère public, qui a fait part de son intention de «soulever l’irrecevabilité dans l’ensemble de ces affaires». Pour trancher ce point, une nouvelle audience a été fixée au 6 décembre.