Le rapport «Branded» de cette année est basé sur 440 audits de marques réalisés par le mouvement «Break Free From Plastic», dont Greenpeace est membre. Dans ce cadre, plus de 11’000 bénévoles dans 45 pays ont collecté sur les plages et les rives des lacs 330’493 déchets plastiques, principalement des emballages à usage unique mis au rebut, et les ont attribués aux fabricants de marques. Les participants ont documenté les marques de 7762 sociétés mères cette année. Leur analyse a révélé que les entreprises les plus polluantes pour le plastique en 2021 sont: The Coca-Cola Com- pany, PepsiCo, Unilever, Nestlé, Procter & Gamble, Mon- delēz International, Philip Morris International, Danone, Mars Inc. et Colgate-Palmolive.
Pour la première fois depuis le début de ces études en 2018, Unilever figure parmi les trois premiers pollueurs – alors qu’il est un partenaire majeur de la Conférence de Glasgow de 2021 sur les changements climatiques (COP26). Avec plus de 6000 produits collectés, Unilever dépasse le géant alimentaire suisse Nestlé en quatrième position. «Nestlé doit donc réduire de toute urgence son empreinte plastique et passer systématiquement à des emballages à usage unique à des solutions réutilisables», estime Greenpeace.
La crise du plastique aggrave la crise climatique
«Malgré leurs promesses de faire mieux, les mêmes pollueurs apparaissent dans ces études année après année. Ces entreprises prétendent lutter contre la crise du plastique, mais continuent à investir dans de fausses solutions et à
collaborer avec les compagnies pétrolières pour augmenter la production. Pour mettre fin à la crise du plastique et lut- ter contre le changement climatique, des entreprises comme Nestlé et Coca-Cola doivent mettre un terme à leur dépendance à l’égard des emballages plastiques à usage unique et renoncer aux produits pétroliers», déclare Mat- thias Wüthrich, expert «Zéro déchet» pour Greenpeace Suisse.
Près de 300 organisations de 76 pays ont signé une lettre ouverte adressée aux délégués de la COP26, appelant à renoncer à l’extraction de combustibles fossiles, à la production de plastique et à investir dans des solutions de remplacement sans déchets.
«En Indonésie, environ 9 millions de tonnes de déchets plastiques sont générées chaque année et seulement 11% sont recyclés. De plus, notre pays importe environ 800’000 tonnes de déchets plastiques par an. Cela fait partie d’un commerce mondial de déchets, dans lequel les déchets des pays du Nord sont exportés vers les pays du Sud pour y être recyclés, mais ils peuvent souvent submerger les infra- structures. Alors qu’ils s’accumulent dans les décharges ou les incinérateurs, les additifs chimiques utilisés dans les emballages peuvent être libérés dans l’environnement. Des études récentes ont révélé qu’ils sont présents dans nos chaînes alimentaires, dans les gouttes de pluie et même dans les excréments des bébés», témoigne Sofi Azilan Ain, 21 ans, fondatrice de l’organisation Action des femmes pour sauver la planète à Surabaya