Dès ses premiers engagements, refusant de se taire, il s’est fait parole. Parole de réconfort pour les humbles, parole de soulèvement pour les exploités, parole de révolte face à l’arrogance des possédants. Parole de tendresse pour les plus jeunes, qu’il chérissait. Bernard Burkhard a consacré sa vie à la défense des plus faibles.
Mieux, il a toujours considéré ces derniers comme les acteurs de leur destinée, plaçant au centre de ses combats la solidarité ouvrière, loin des jérémiades de la gauche commisérationniste. Il a fait vivre la parole et l’idée communistes dans son coin de pays.
Logements et transports démocratisés
Fondateur des Jeunesses socialistes jurassiennes, il quitte le Parti socialiste en 1967 pour fonder avec son compère Pierre Guéniat la section cantonale du Parti suisse du Travail, le POP jurassien. Il représente le Parti dans différentes instances: Parlement jurassien (1979-1984 et 1995-2001), Conseil de ville (1973-1980 et 1993-2000) et Conseil communal de Delémont (1981-1989).
Lors de son passage à l’exécutif de la ville, l’homme contribue au développement d’une politique du logement pour les classes populaires. Surtout, il est l’initiateur des Transports Urbains Delémontains (TUD). Et siège de nombreuses années dans les instances nationales du PST-POP.
Doux Marxiste de terrain
Autodidacte, Bernard Burkhard met toute son énergie à maintenir l’existence d’un mouvement de tradition ouvrière dans le canton du Jura. Il donne de son temps et met à profit son expérience, sa capacité d’analyse et sa connaissance de textes puissants empruntés au marxisme pour former des nouvelles générations de militant.es. Jamais dogmatique, il articulait toujours son socle idéologique avec le réel.
Il laissera le souvenir d’un homme doux, ouvert et passionné. Fidèle en amitié, B. Burkhard prenait régulièrement des nouvelles des autres, même quand sa propre santé a commencé à décliner.
Embraser la lutte, embrasser la mort
Son absence va résonner longtemps, au risque de plonger ses camarades dans la nostalgie. Mais la force de Bernard a été, sa vie durant et jusque dans la mort, de transmettre intacte la braise qui peut à tout instant embraser les luttes. Son départ, dans la nuit du 14 septembre sonne comme un rappel aux devoirs de tous les progressistes jurassien.nes: Si tu trembles d’indignation à chaque injustice, alors tu es un de mes camarades!
Les personnes qui pleurent aujourd’hui leur camarade ont le cœur gonflé d’orgueil en pensant à lui. Elles savent ce qu’il a représenté pour le mouvement ouvrier et à quel point il se considérait l’un des leurs, en fraternité. Les membres du POP jurassien, de CS-POP et toutes les personnes qui l’ont côtoyé ou qui ont partagé des moments de lutte s’unissent pour lui dire juste un mot… juste un mot exprimant tous les autres: MERCI.
Pierluigi Fedele