La pandémie occupe une part importante de notre énergie, ne serait-ce que pour comprendre et s’habituer aux différentes mesures sociales décidées par les autorités, les analyser et essayer d’avoir un regard critique, mais sans entrer dans un complotisme absurde et contre-productif. Reconnaître, par exemple, l’immense avancée que représentent les nouveaux vaccins. Ceci à la fois du point de vue scientifique et comme arme épidémiologique pour contrer cette épidémie. Mais il faut aussi dénoncer la commercialisation éhontée des pharmas, qui s’enrichissent et refusent de distribuer les vaccins à un prix accessible pour les pays émergents. Ou encore l’accaparement par nos pays des doses de vaccins achetées à un prix resté secret.
Ensuite, il faut reconnaître que nous avons essuyé une triple défaite en votation le 13 juin: la droite pure et dure a gagné. Statu quo écologique sur tout, auquel s’ajoute le refus du parlement de la loi sur la politique agricole pour les prochaines années, qui devait mieux encadrer l’utilisation des pesticides. Si le POP soutenait l’une des initiatives, il était moins clair sur l’autre et ne voulait pas non plus de la loi sur le CO2: nous portons donc une petite part de responsabilité dans cette impasse. Du coup, il n’y a plus un seul signal politique pour s’accrocher en vue d’amorcer le virage climatique. Tous les partis parlent d’écologie, mais à l’heure de voter des budgets ou d’y consacrer quelques points d’impôts, on n’arrive pas à dégager des majorités parlementaires. J’en ai encore fait l’expérience au conseil communal d’Aigle, qui a refusé un minable point d’impôt affecté à la transition écologique: quelle tristesse et quel aveuglement.
Pourtant, le nouveau rapport des experts du climat (GIEC) détaille les désordres à grande échelle occasionnés par le réchauffement. Et démontre que, pour éviter le pire, des mesures doivent être prises immédiatement. Les inondations en Europe ou les mégafeux en Australie, Californie ou Sibérie, les chaleurs extrêmes à Vancouver et les températures plus que tempérées du Groenland ont fait écho aux déclarations des scientifiques.
A nous de reprendre la main et proposer des mesures pour contenir le réchauffement climatique et donc réduire les émissions de CO2. Mais aussi défendre des adaptations de notre environnement aux changements inéluctables. Arboriser nos villes, diminuer nos déplacements et favoriser les transports publics (d’ailleurs que les lecteurs vaudois n’oublient pas de signer et faire signer notre initiative pour des transports publics gratuits)… et j’en passe.
C’est maintenant qu’il faut agir.