Le syndicat Unia a déposé le 8 mars 2018, l’initiative populaire cantonale «Egalité salariale: concrétisons!». Elle est rédigée en termes généraux et demande «une modification de la loi cantonale portant introduction à la loi fédérale sur l’égalité entre femmes et hommes, dans le sens de l’instauration de mesures permettant la concrétisation effective du principe d’égalité en matière de salaire».
Le Parlement a accepté d’y donner suite le 22 mai 2019. La loi prévoit un délai de deux ans pour la réalisation d’une initiative acceptée par le Parlement. Si ce n’est pas le cas, elle doit être soumise au peuple. Le délai n’ayant pas été respecté (à cause de la pandémie?), le vote populaire a été nécessaire et a permis de constater la majorité écrasante en faveur du projet: 88,3%et unanimité des 53 communes. Tous les partis recommandaient le oui.
$Ce résultat ne résoudra évidemment pas tous les problèmes, mais devrait permettre quelques progrès. Le Gouvernement a annoncé des mesures. L’analyse salariale obligatoire des entreprises tous les quatre ans ne concernera pas seulement celles qui occupent plus de 100 personnes, comme au niveau fédéral, mais aussi celles de plus de 50 personnes. Ces analyses seront contrôlées par le canton et pour cela un nouveau poste sera créé. Les entreprises qui touchent des subventions cantonales devront pleinement réaliser l’égalité salariale, au risque de les perdre.
Le Jura est un canton rural et a voté cette fois-ci comme les cantons ruraux et la Suisse. Une fois n’est pas coutume, la majorité de l’électorat jurassien a été bien plus proche des cantons conservateurs de Suisse centrale et orientale que de BS, NE, VD ou GE. Sur les quatre votes où il y avait un mot d’ordre de l’UDC (elle laissait la liberté de vote sur la loi Covid), le canton du Jura a voté plus nettement dans son sens que la Suisse.
Certes, sur la loi CO2, CS-POP et certains grévistes du climat avaient, pour des raisons différentes, le même mot d’ordre. Mais le net rejet cantonal (58,2%) et l’acceptation dans les deux villes (57,1% à Delémont), montrent que le non «de gauche» ne représente qu’une toute petite partie des opposants.