A l’issue d’un chaud débat avec des fronts bien identifiables, les députés genevois ont adopté en fin de semaine par 56 voix contre 41 un projet de loi visant à prolonger l’ouverture des magasins le samedi jusqu’à 19h et permettant l’ouverture des commerces trois dimanches par an. «L’augmentation d’une heure des horaires des magasins le samedi est réellement un coup dur pour le personnel. Tout le monde le sait, le samedi est une journée très chargée et très difficile pour le personnel de la vente. L’intensité du travail est grande et la prolongation d’une heure de la journée de travail est un véritable fardeau. Là encore, la conciliation vie privée et vie professionnelle est attaquée avec cette prolongation du samedi. Alors que 60% du personnel est représenté par des femmes, qui ont à charge des doubles journées, cette modification légale fera à nouveau payer l’addition aux femmes!», a tonné Ensemble à Gauche (EàG).
«En novembre 2016, la population était appelée à voter sur l’initiative «Touche pas à mes dimanches». Au final, c’est le contre-projet qui autorisait l’ouverture de 4 dimanches, en contrepartie de la mise en place d’une CCT étendue, qui avait été approuvé par le peuple. Mais deux ans après, pas de CCT et un projet de loi de la droite pour 4 dimanches sans CCT pour une durée expérimentale de deux ans que l’ancienne majorité du Conseil d’État (soit avant l’élection de la verte Fabienne Fischer) veut aujourd’hui pérenniser en pire», a rappelé Pierre Eckert, pour les Verts, groupe qui refusait le projet de loi.
A droite, autre feu d’artifice en faveur du texte. «Nous sommes dans une économie libre et les gens ont envie de consommer. Si on ne fait rien, c’est la lente mort du commerce de détail à Genève. Vous voulez une relance du chômage», a chargé Daniel Sormanni du MCG, en s’en prenant aussi à l’instauration d’un salaire minimum «le plus haut du monde» dans le Canton.
«Le droit fédéral autorise l’ouverture de 4 dimanches par an maximum et nous utilisons cette possibilité surtout en fin d’année. Les petits commerçants ont aussi tiré un bilan favorable de cette expérience. C’est un projet pondéré», a tranché le Conseiller d’État, Maura Poggia, rappelant que le projet de loi mettrait un terme aux nocturnes du jeudi jusqu’à 21 heures. «Le référendum contre ce projet de loi est donc nécessaire et indispensable pour défendre les conditions de travail des vendeurs.euses, mais aussi pour freiner les velléités de la droite», a tout de suite annoncé EàG.