«A cause de l’effet îlot de chaleur urbains, Genève sera l’une des villes du monde où le changement climatique se fera le plus ressentir. Selon le deuxième rapport d’évaluation du réseau de recherche sur le changement climatique urbain (Urban Climate Change Research Network), Genève se classe en deuxième position des villes qui subiront le pire réchauffement, avec des moyennes de températures pouvant monter jusqu’à +2.5°c dans les années 2030, +4.5°c en 2050 et +6.9°c dans les années 2080.»
Pour pallier cette situation, le texte des initiants demande de consacrer 1% par an de la voie publique pendant 10 ans, en transformant des espaces aujourd’hui accessibles au trafic individuel motorisé (stationnement, voies de circulation. Ceci pour moitié en espaces verts et arborés et pour l’autre en voies pour les mobilités durables (piétonnisation, aménagements cyclables, sites propres tpg, etc.). Cette initiative cantonale prévoit de s’appliquer sur le territoire des 13 communes-villes de plus de 10’000 habitant.es du canton: Genève, Vernier, Onex, Carouge, Meyrin, Lancy, Thônex, Chêne-Bougeries, Grand-Saconnex, Versoix, Bernex, Veyrier et Plan-les-Ouates.
Places de parking dans le viseur
De plus, pour sa mise en oeuvre, l’initiative veut suspendre la très contraignante compensation obligatoire du stationnement. Qui conditionne les projets d’aménagements en surface à la création de parkings souterrains.
«Le phénomène des îlots de chaleur urbains est notamment causé par le fort taux d’imperméabilisation des sols en ville. L’asphalte, sombre, emmagasine la chaleur et la faible végétalisation limite fortement l’évapotranspiration. Les nombreux moteurs qui circulent dans les rues aggravent encore le problème. L’objectif est donc de rafraîchir la ville par le développement de l’arborisation, des espaces verts, engazonnés, des haies, des plantations de prairies, etc.», ont souligné les initiants la semaine dernière durant leur conférence de presse, prélude a à une action symbolique et végétalisée de la compagnie de danse Neopost Foofwa.
«L’espace public est aujourd’hui toujours consacré de manière disproportionnée à la voiture, alors même que ses nuisances posent de graves problèmes: pollution atmosphérique, nuisances sonores, accidents, stress, sédentarité, coûts importants pour la collectivité, etc. Il est temps que cela change de manière significative», a souligné Thibault Schneeberger, coordinateur d’actif-trafic.
A noter que d’autres villes suivent le même chemin. A Saint-Gall, deux initiatives dans le même sens, l’une pour transformer de l’espace routier en espaces végétalisés, et l’autre pour transformer une partie de l’espace routier en trottoirs, pistes cyclables et voies en site propre pour les transports publics ont été déposées en novembre 2020. Une campagne similaire est en cours à Bâle. Des initiatives sont aussi lancées dans les villes de Berne, Winterthour et Zürich.