Au programme des votations figure la révision de la loi sur le CO2. Si celle-ci ne propose qu’un petit pas dans la lutte pour la protection du climat, elle permet de s’adonner aux joies de la peinture.
La loi, elle-même, constitue un cas type de «greenwashing», ce marketing qui consiste à peindre en vert le capitalisme. En effet, comme le dénonce le POP Vaud, elle rate sa cible, puisque «les entreprises produisant massivement des émissions polluantes seront toujours exemptées de taxe CO2 et que le secteur financier (qui émet 20 fois plus d’émissions que le territoire national) est largement épargné…».
Effectivement, à en croire les explications du Conseil Fédéral (CF), actuellement, les entreprises de certaines branches, telle la métallurgie, peuvent être exemptées de la taxe, si elles s’engagent à réduire leurs émissions. Des exemptions que la loi étendrait à toutes les entreprises. Précisons qu’en cas de non-respect des engagement, une «prestation de remplacement» est prévue. Toutefois, elle ne s’élèverait qu’à 30% de la taxe, si les engagements ne sont pas respectés durant trois années consécutives, et 50% si ce n’est pas le cas durant plus de la moitié du temps sur lequel ils portent. Il faudra qu’ils ne soient pas respectés en 2030 pour devoir payer plein pot!
Alors que la peinture verte se fissure, il est un autre aspect de la loi qu’il faut repeindre, son injustice. D’une part, une taxation de l’importation de carburants, montera les prix à la pompe (jusqu’à 12 centimes par litre). D’autre part, une taxation du secteur aérien s’appliquera sur les billets, allant de 30 à 120 francs. Ces coûts, «non-échelonnables» en 2030, pour les consommateurs.trices, y compris les moins fortuné.e.s, le PS les présente avec sa plus belle peinture rouge en parlant de «tournant… juste et équitable». S’il est vrai que les 2/3 de la taxe sur les carburants et la moitié de celle sur l’aviation seraient redistribués à la population, ils le seraient via les primes maladies, pour un montant qui aurait représenté 348 francs maximum cette année. Pour rappel, environ deux tiers des personnes consultant un service de désendettement ont des arriérés en la matière. Autant dire que la loi les soulagerait aussi insuffisamment que le climat.
Ne manquerait-il pas à ce débat un peu de (gilets) jaune(s)?