Après avoir révélé une situation dangereuse sur le chantier des Allières au-dessus des Eaux-Vives, où les cas de Covid-19 se sont multipliés lors de la construction de quatre immeubles qui abriteront 300 logements, Unia a mené lundi une opération sur un autre chantier genevois situé au 14 rue du Mont-Blanc. Ceci en vue d’obtenir des mesures pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs. Selon les constats établis par les secrétaires syndicaux, il y a de graves manquements de la direction des travaux. La faîtière appelle donc à la prise de mesures immédiates, afin d’éviter que des ouvriers travaillent sur des chantiers dans des situations d’hygiène et de sécurité qu’elle qualifie d’«indignes».
Réalités problématiques
Le syndicat souligne connaître la réalité des chantiers. Selon lui, il sait distinguer la poussière, lors des travaux de rénovation, d’une «absence totale» de mesures respectant les conditions minimales de santé et de sécurité au travail. Les lieux de vie (repas et vestiaire) se trouveraient dans un état de délabrement «rarement vu auparavant». Ainsi tous les corps de métier déposeraient leurs affaires et vêtements dans un seul local qui sert à stocker du matériel recouvert de poussière. Ils y mangent aussi. D’autres travailleurs ne disposeraient pas d’un espace où se changer et manger. Le chantier n’a qu’une seule toilette pour l’ensemble du personnel. En outre, elle ne ferait pas l’objet d’un nettoyage régulier.
Unia rappelle que le règlement genevois sur les chantiers établit des dispositions à prendre pour assurer la sécurité et la protection de la santé des detravailleurs et travailleuses. Selon le syndicat, toutes les professions doivent bénéficier sur tout chantier de plusieurs commodités. Soit un vestiaire et un réfectoire. Ils sont réglementairement dotés d’une surface utile ne pouvant être inférieure à 1m2 par occupant. Et d’une installation d’eau potable raccordée à un lavabo-rigole, ces longs points d’eau visibles dans certains vestiaires des centres sportifs. Des lavabos supplémentaires doivent être installés aux mêmes conditions, à raison d’un pour 10 travailleurs.euses. Les WC doivent aussi réunir des conditions réglementaires. De plus, la direction des travaux garantit l’entretien journalier des locaux et installations sanitaires. Enfin, le matériel du chantier doit être entreposé dans un local à part.
Alerte Covid
Le syndicat relève qu’en vue de la prévention contre le Covid, des exigences sanitaires ont dû être introduites. Qui s’ajoutent à celles déjà existantes. «Elles rendent encore plus criantes la précarité de la situation sur ce chantier», écrit-il dans un communiqué. Unia accordait lundi dernier un délai de 24 heures pour la mise en conformité de la situation. Cette dernière a été constatée de visu lors d’une visite sur les lieux menée par le syndicat, le mercredi 24 mars, selon Jose Sebastiao, secrétaire syndical. A défaut, Unia se disait prêt à prendre toutes mesures utiles à la protection de la santé et de l’intégrité des salariés. En somme, il continue à défendre «des chantiers dignes».