Le POP gagne sept sièges dans les conseils communaux vaudois. On a beaucoup parlé de la vague verte qui se confirme, un peu des socialistes qui se maintiennent bien. La gauche se renforce dans les parlements communaux, emportant la majorité à Yverdon et arrivant à parité à Montreux, les deux fois au détriment du PLR. Le POP se renforce, gagnant un siège à Renens, deux à Lausanne et finalement encore quatre de plus sur le canton. Dans l’ensemble, la gauche de la gauche progresse partout où elle présentait des listes (Lausanne, Renens, Vevey et Montreux), ce qui est un bon signal pour les élections cantonales 2022. Voici le demi verre plein et il ne faut pas le négliger.
Mais il faut aussi voir la difficulté de l’union de la gauche, surtout si l’un des partis de gauche se sent fort. Il a alors tendance à vouloir «se démarquer» des autres au risque de faire le jeu de la droite. Cette année ce sont plutôt les Vert.e.s qui ont cédé à l’arrogance. Sans grande réussite à Lausanne. Ils recollèrent vite à l’union, sacrifiant de manière inhabituelle l’un des leurs pour le deuxième tour à la Municipalité.
Ils espèrent l’emporter à Renens en évinçant l’un des candidats popistes. Avec la bénédiction des socialistes… en refusant l’alliance de gauche. Calcul politique un peu absurde, dans un moment où les défis sociaux et écologiques devraient nous rappeler que la droite décomplexée est prête à repartir «comme avant» en relançant la croissance à tout prix. Tant pis pour ceux qui restent «au bord de la route». Et en continuant à soutenir l’agrobusiness. N’a-t-on pas vu comment elle se prépare – l’Union suisse des paysans en tête – à faire une campagne agressive contre les initiatives pour la préservation de l’eau et l’interdiction des pesticides de synthèse?
Mais à la gauche de la gauche, on n’échappe pas toujours à la certitude d’avoir raison tout seul… comment expliquer sinon que cette dernière n’arrive pas à faire une liste unique à Montreux (PS- POP et décroissance alternatives) et à Yverdon (PS-POP et les Vers solidaires). Bien sûr des raisons historiques peuvent faire que, localement, la gauche de la gauche, qui ne peut prétendre faire partout une liste seule, fasse des accords avec des groupes politiques locaux pour pouvoir défendre ses idées. Mais penser qu’avec ses alliés au Grand Conseil, elle se retrouve dans des élections communales sur des listes différentes me paraît absurde et contre-productif. Peut-être pourrons-nous tous en tirer quelques enseignements pour renforcer la gauche au parlement cantonal en 2022. Il faut s’y atteler dès maintenant. C’est ensemble que nous serons les plus forts!