Le 12 mars, l’association Droit de Rester Neuchâtel a adressé une lettre ouverte au Secrétariat d’Etat aux Migrations (SEM), largement reprise par la presse. Cette lettre détaille non pas des cas isolés de mauvais traitement, mais un système cruel et punitif qui abat de manière systématique des violences sur les exilé.e.s au Centre Fédéral d’Asile (CFA) de Boudry. Parmi ces sévices, il faut parler d’entrées intempestives dans les chambres, de punitions abusives, d’enfermement dans des lieux insalubres, d’abus de pouvoir, d’utilisation abusive du gaz au poivre, de plaquages au sol, d’insultes homophobes et racistes…L’association Droit de Rester souligne aussi qu’il est anormal que le budget du SEM pour l’encadrement sécuritaire dépasse celui de l’encadrement social et sanitaire dans les CFA. Cela alors que le volet sécuritaire fait la part belle à des sociétés telles que Protectas, Securitas ou ORS, dénoncées par la société civile pour leur rôle dans la répression contre les personnes migrantes en Suisse ou à l’étranger. «La peur des conséquences sur leur procédure d’asile ou de représailles de la part des agent.e.s de sécurité empêche les victimes de porter plainte», relève encore l’association.
Face à cette situation, les politiques bougent. Le POP neuchâtelois vient de demande cette semaine à ce qu’une enquête parlementaire soit ouverte afin de faire la lumière sur la situation dans les centres pour personnes migrantes du canton. Le parti veut également qu’une assistance juridique soit mise en place afin que les victimes puissent porter plainte auprès des tribunaux – et obtenir éventuellement réparation – sans craindre pour leur procédure d’asile.
«Il est aussi d’une importance capitale de permettre à la presse, à la société civile et aux élu.e.s d’accéder aux lieux d’enfermement afin de pouvoir y constater les conditions de détention et garantir la transparence des agissements du personnel», souligne le parti. De concert avec Droit de Rester, il exige aussi «l’application du droit suisse et international dans ces camps, qui ne doivent pas être des lieux d’exception, ainsi que la fin de la privatisation du système d’asile qui doit se recentrer sur une mission sanitaire et sociale».