Voici une suite d’informations tirées de la presse. Ainsi le PIB de la Suisse a rebondi de 7,2% au troisième trimestre 2020… Par rapport à son niveau d’avant crise, il affiche un recul 2%… Quant à eux, les marchés boursiers ont connu un sort tout à fait différent. En effet, ils semblent avoir été immunisés contre le virus, comme le démontre l’indice MSCI World, reflétant l’évolution des actions mondiales, avec une progression de 7% en CHF.
Les investisseurs gagnants sont ceux ayant misé sur les grosses capitalisations. En revanche, des titres tels qu’EasyJet, Lufthansa, le géant américain des croisières Carnival ou TUI, le plus grand groupe et leader de tourisme du monde et le premier voyagiste français, ont particulièrement trinqué. Mais aussi Dufry, le spécialiste des boutiques hors taxes. Ou l’aéroport international de Zurich. Ceci se traduit par une chute de plus de 40% pour certains acteurs économiques. Autre perdant, le secteur pétrolier. Il a été fortement impacté par la contraction de la consommation mondiale de pétrole. Et bénéficiera d’une reprise des déplacements et de la production industrielle.
Doit-on vraiment les plaindre? Tous les jours, on nous répète ce genre de chiffres, de prédictions, faisant de l’augmentation du PIB et de la croissance, le Graal pour sortir de la crise économique liée à la pandémie.
Mais au fait, il faut d’abord sortir de la crise sanitaire. Ce qui n’est pas gagné, surtout si l’on brûle les étapes. Dans une pandémie, c’est la solidarité et la coopération qui permettent d’y faire face en principe. Ainsi l’abandon du droit de propriété par une licence obligatoire qui permettrait de produire partout les vaccins au prix coûtant. Ceci en se souvenant que la recherche est dans ce cas-là déjà payée par des fonds publics, donc nos impôts. Ce n’est pas le PIB. Que signifie pour les artistes et les techniciens du spectacle, dont on veut nous faire croire qu’ils ne sont pas essentiels ou pour les cafetiers- restaurateurs ne pouvant exercer leur métier, que la Suisse est «résiliente» et que son PIB a moins chuté que prévu?
Arrêtons avec cette obsession du PIB et des marchés boursiers, qui occultent nos vrais problèmes quotidiens. Et si l’on s’intéressait un peu plus au BNB, le bonheur national brut, indice servant au gouvernement du Bhoutan pour mesurer le bonheur et le bien-être de la population du pays? Une vraie révolution!