Des aides financières massives pour tous et un renforcement des infrastructures sanitaires et sociales sont également sollicitées. En Suisse, les demandes semblent inverses. Ainsi deux pétitions, fortes de près de 300’000 signatures, «Stop the Lockdown» (Stopper le confinement) et «Des bistrots pour les travailleurs» exigent des assouplissements à partir du 1er mars. Elles viennent d’être déposées à Berne, soutenues par l’UDC.
A contrario, la pétition européenne «ZéroCovid» prétend vouloir privilégier une résolution sanitaire de la crise. Elle s’inspire de l’appel à un engagement paneuropéen pour une réduction rapide et durable des infections par le SARS-Cov-2 lancé par des scientifiques le 19 décembre 2020.
Pour assainir la situation, le texte préconise une fermeture dite «solidaire» des activités définies comme non vitales durant quelques semaines. Usines, bureaux, entreprises, chantiers et écoles seraient clos, l’obligation de travailler suspendue. Cette pause s’étendrait le temps nécessaire pour atteindre les objectifs susmentionnés.
Mesures adaptée
«L’important est que dans chaque entreprise les travailleurs puissent eux-mêmes configurer les mesures à prendre et les mettre en oeuvre collectivement», insiste le texte. L’auteure et co-initiatrice de la campagne, Bini Adamczak, affirme dans le quotidien berlinois de tendance marxiste Junge Welt que l’objectif de zéro contamination est devenu une réalité dans environ un tiers du monde.
Selon elle, les opposants avancent que ce confinement bref ne serait pas tenable sur le plan économique. «Pourtant l’économie chinoise a beaucoup moins souffert de la crise du coronavirus que l’Union européenne ou les États-Unis» selon cette théoricienne et artiste de 41 ans.
Plan de sauvetage
De plus un confinement total ne serait pas nécessaire. «En Allemagne, 60 à 80% des gens sont favorables aux mesures visant à contenir le virus et les respectent. Cependant, leur motivation diminue lorsqu’ils constatent que les mesures ne sont qu’assouplies, pour être à nouveau resserrées peu après. En outre, de nombreuses mesures ne serviraient qu’à «simuler l’activité, pour tenter de faire oublier que la sphère économique continue de tourner comme si de rien n’était», explique encore Bini Adamczak.
Dans le même temps, le texte réclame un plan universel de sauvetage pour les personnes particulièrement touchées par les conséquences de ces fermetures. Sans oublier un renforcement de l’infrastructure sanitaire et sociale, avec des augmentations de salaire pour le personnel de soins. Il demande enfin que les vaccins ne soient pas soumis aux gains de profits privés et deviennent un bien commun. Pour financer le programme, une Contribution européenne de solidarité Covid prélevée sur les grandes fortunes, les hauts revenus, les profits entrepreneuriaux et les transactions financières serait mise en place.
Pétition sur www.zero-covid.org/language/fr