Après des années difficiles marquées par une crise économique, des recettes en baisse couplées à une facture sociale en augmentation, de nombreuses coupes et, désormais, des conséquences sociales et économiques dramatiques liées à la pandémie de Covid-19, les attentes et les besoins de la population n’ont jamais été si élevés. Il est plus que jamais impératif d’avoir des autorités à la hauteur des enjeux. Soit capables d’agir en faveur de toute la population, particulièrement des classes populaires et des petits indépendants frappés durement par la crise. Ceci dans le but de mener une politique de relance à la fois sociale et écologique.
Social et environnement
Dans ce contexte, le rôle du POP est capital. Il s’agit de permettre le développement d’une vraie politique sociale tout en oeuvrant pour une écologie humaine et solidaire. Pour cela, le maintien d’une vraie vision de gauche est un prérequis loin d’être garanti. Comme nous le rappelle cruellement la réponse néolibérale du Conseil d’Etat à majorité socialiste. Ce dernier ne souhaite pas taxer même modestement la fortune des plus aisés comme le demande le POP. Il préfère effectuer des coupes dans les prestations sociales, la formation, la santé, la culture, etc. Avec les résultats que nous ne connaissons que trop bien. Le POP a ainsi une fonction cruciale à remplir, nécessitant une députation la plus vaste possible. Il y a ainsi des enjeux forts qui se combinent avec plusieurs incertitudes liées à la représentation politique et aux modifications du mode électoral.
Exécutif et législatif
Pour le Conseil d’Etat, du changement est attendu avec une majorité socialiste risquant de tomber. Point qui rendrait plutôt service à un PS, dont le costume est visiblement bien grand pour ses épaules. La porte semble ouverte pour un retour à l’exécutif de Verts qui misent sur une unique cartouche masculine. Du côté de la droite, seul le PLR semble être en mesure d’obtenir des sièges et peut-être même de ravir la majorité, alors que l’UDC devrait poursuivre sa dynamique négative, minée par les querelles intestines et les démissions.
Le point essentiel n’est pourtant pas tant la composition de l’exécutif que celle du législatif qui a entre les mains l’orientation politique de la prochaine législature. Rappelons tout d’abord que la législature 2017-2021 a été marquée par une très légère prédominance de la gauche au Grand Conseil avec 58 député.e.s contre 57 pour la droite. Et ce uniquement grâce à la défection d’un membre de l’UDC rejoignant les Verts. Il y a donc au niveau de la composition du Grand Conseil une vraie incertitude.
Se maintenir
Dans ces conditions, le POP a l’ambition de se maintenir (six député.es actuellement), en réalité ce serait une progression, en raison de la réduction du nombre de député.e.s passant de 115 à 100, voire même à s’agrandir. A cela, se combine la suppression des districts, favorisant les «personnalités» visibles au niveau cantonal – pas vraiment le prolo donc -, et l’interdiction faite aux membres des exécutifs communaux de siéger au législatif cantonal. Ces points, posant la question de la répartition des régions dans les prochaines autorités, compliquent la tâche d’une gauche combative qui partira vraisemblablement désunie. Mentionnons encore la fin des apparentements qui pourrait aussi chambouler les résultats. De nombreux changements dont les conséquences sont difficiles à prédire et qui rendront plus ardue la tâche des bureaux de dépouillement déjà en difficultés lors des Communales de 2020.
Le POP, qui n’a pas encore annoncé sa stratégie pour ces élections, a de nouveau à son actif une belle législature avec de nombreuses luttes menées sur bien des terrains. Ainsi notamment celui de la justice sociale, d’un accès garanti à des soins de qualité sur l’ensemble du territoire cantonal, de l’égalité, de la formation et pour une juste répartition des ressources et des infrastructures sur l’ensemble du territoire cantonal.
Ces élections sont encore et toujours l’occasion pour le POP de rappeler la nécessité de n’oublier personne, de l’importance pour une société de ne pas abandonner ces membres les plus fragiles et que l’urgence climatique ne doit pas se faire sur le dos des classes populaires.