Le 7 mars, le peuple genevois devra se prononcer sur un fonds de 15 millions pour les plus démunis mis à mal par la pandémie, une aide attaquée par référendum par l’UDC et le MCG.
Rappelons que du 17 mars et le 16 mai 2020, le canton et la Confédération avaient adopté des mesures de soutien spécifiques tant pour les salarié.e.s (à travers les RHT ou les APG) que pour les entreprises et pour certaines catégories d’indépendant.e.s, de même que pour une partie du secteur culturel.
Cependant, un nombre non négligeable de personnes, salariées ou travaillant à titre d’indépendant, n’ont pas eu accès à ces soutiens financiers. Il s’agit notamment de personnes ayant cotisé moins d’un an à l’assurance-chômage, des étudiant.e.s exerçant des activités ponctuelles, des travailleurs ou travailleuses du sexe, ou encore des personnes ayant des activités lucratives à forte variabilité saisonnière, notamment dans les métiers de l’événementiel (Salon international de l’automobile de Genève, Salon international de la haute horlogerie, etc.).
Face à cette situation, le parlement avait adopté, sur instigation du Conseiller d’Etat socialiste, Thierry Apothéloz, un fonds doté de 15 millions, permettant d’indemniser les personnes sans ressource durant la première vague du Covid-19.
Pour accéder à cette aide financière ponctuelle, le postulant devrait faire état d’une domiciliation sur le territoire genevois depuis au moins le 17 mars 2019, avoir exercé une activité lucrative depuis décembre 2019 et attesté d’une réelle perte de revenu.
Trop pour le comité référendaire, qui dénonçait «une prime au travail illégal», du fait que les personnes sans statut légal pouvaient aussi en bénéficier.
Favorable au projet, le Conseil d’État rappelle qu’il s’agit d’une «aide ponctuelle, permettant d’atténuer la précarité dans laquelle de nombreuses personnes habitant notre canton ont été poussées en raison de la crise sanitaire liée au coronavirus».
Pour la gauche, les organisations caritatives comme Caritas et les syndicats, qui dénoncent un «référendum de la honte», cette aide est vitale. «Nous pouvons apporter la garantie que l’argent distribué correspondra à la couverture de besoins vitaux immédiats. Il contribuera donc au fonctionnement de l’économie en période de crise puisqu’il sera immédiatement remis en circulation pour des biens essentiels: nourriture, loyers, frais de santé», relève ainsi la Plateforme pour une sortie de crise sans exclusion, qui regroupe des associations comme l’OSEO, le Centre social protes- tant (CSP) ou le Centre de contact Suisses-immigrés.