Seul le groupe Ensemble à gauche-POP et quelques voix isolées, notamment à l’UDC se sont opposés à cette adoption. Ce budget, qui présente un déficit pour la première fois depuis 2006, prévoit un excédent de charges de 164,2 millions de francs. Pour l’État et les partis gouvernementaux, il permettra de «répondre à l’augmentation des besoins dans l’enseignement, la santé, le social et les autres domaines liés à la démographie, pour une croissance maîtrisée des dépenses courantes (+2,3%)».
Des chiffres et des postes
Sur la base de cette croissance de la population, le budget propose notamment une augmentation de 81 millions des charges brutes dans le domaine de l’enseignement, de la formation et de la jeunesse (+2,7% par rapport au budget 2020). Il alloue également des ressources supplémentaires à l’action sociale (+49 millions ou +1,9%) ainsi qu’à la santé (+26 millions ou +1,8%), avec la création globale de 223 postes. Ce budget veut aussi renforcer les moyens consacrés à l’environnement et intègre les effets de l’accord financier conclu en août avec les communes sur la fameuse facture sociale. Rappelons que cet accord prévoit de réduire la participation communale à 36,7% de la facture sociale, contre environ 50% actuellement. Cela se fera par un rééquilibrage annuel et pérenne de 150 millions de francs en faveur des communes, au plus tard dès 2028.
Logique comptable sans gestes tangibles
Plusieurs amendements issus du groupe Ensemble à gauche et Pop (EP) ont été écartés le 8 décembre comme cela avait déjà été le cas lors du premier débat. Face à la crise sanitaire, la gauche radicale souhaitait notamment débloquer plusieurs millions de francs pour témoigner une reconnaissance matérielle au personnel du CHUV, de l’Association vaudoise d’aide et de soins à domicile, des hôpitaux régionaux et des EMS. Mais aussi renforcer le bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes. Ces diverses propositions ont convaincu une trentaine de députés, mais elles se sont heurtées aux élus de la droite. «A l’inverse de cette logique comptable, il est temps de faire des gestes matériels concrets pour le personnel soignant du CHUV et des hôpitaux régionaux. Deux jours de congé comme accordés sont notoirement insuffisants», a expliqué en vain, Hadrien Buclin (EP). Le popiste Vincent Keller, chef de groupe, a déploré que les débats liés au budget n’aient «accouché de rien». Il a qualifié le Parlement de «chambre d’enregistrement» du Conseil d’Etat où «chacun se tient par la barbichette».