Quoi qu’on en dise, le Valais reste une terre très conservatrice. Le grand affrontement qui a lieu est toujours celui entre le PDC, longtemps hégémonique, et les autres partis, l’adversaire historique étant le PLR.
Inexorable déclin PDC
Aujourd’hui encore dans les communes, la lutte oppose souvent «conservateurs» et «radicaux». Ainsi Sierre et Monthey ont un président PDC, Sion et Martigny un et une président.e PLR. A cet égard, le PDC est, comme régulièrement ces dernières années, en perte de vitesse: il est passé de 43% à 38% des voix et a concédé au PLR des bastions comme Bagnes et Sembrancher. Les autres forces se partagent le reste.
La gauche (autour du PS), arrivée avec l’industrialisation, a toujours été faible dans un canton agricole et touristique se maintenant à 7% des voix. L’UDC a été créée récemment dans le contexte du sursaut nationaliste ultraconservateur. Elle progresse légèrement à 6% et gagne la présidence d’Hérémence.
«Carte femme» de Verts solitaires
Les Verts enfin, apparus à l’occasion de la crise environnementale, progressent. Avec 3%, ils gagnent un siège à l’exécutif sierrois et ont plus de conseillers généraux que la gauche à Martigny et Sion. Ces élections étaient problématiques justement du fait que les Verts, jusqu’alors fidèles partenaires de la gauche, ont décidé de faire cavalier seul. Dans l’ensemble, ils ont gagné leur pari, ce qui bien sûr n’est pas une bonne nouvelle pour la gauche. Si celle-ci bon an mal an résiste, elle sait que si les Verts ne changent pas de stratégie, elle ne pourra plus les compter comme une force de gauche.
Quoi qu’il en soit, et c’est un appréciable succès progressiste, les femmes, souvent exclues ici du jeu politique, ont fait fort: elles seront présidentes de quatorze communes et majoritaires dans sept Conseils communaux.
Succès PS et gauche radicale
Disons maintenant quelques mots des succès de la gauche. Le PS gagne les présidences de Collombey-Muraz (PDC depuis cent ans!), qui est une commune importante, et d’Evionnaz. Elle renforce ses positions aux Conseils généraux de Collombey-Muraz et de Sion.
Il faut noter aussi la brillante réelection d’Olivier Cottagnoud, membre de la gauche radicale à la tête d’une alliance de gauche (l’AV), à la présidence de Vétroz, avec un soutien renforcé au législatif.
Pour le POP Valais, la première participation aux élections depuis sa refondation il y a une année a été satisfaisante. Présent en alliance sur les listes PS-Gauche citoyenne à Martigny, Monthey et Sierre, le POP n’a pas démérité. Ses candidats à l’exécutif Fred Nouchi à Martigny et Adrien D’Errico à Monthey ont fait de bons scores et ont assurément contribué à maintenir l’influence de la gauche dans ces communes.
Pour les législatifs, le parti avait 7 candidat.e.s, à Monthey (2), Martigny (4) et Sierre (1). Si finalement seul.e.s 4 ont été élu.e.s, Jacqueline Lavanchy, Fred Nouchi et Nuri Bunjaku à Martigny et Adrien D’Errico à Monthey (F. Nouchi étant 2e sur 7 élu.e.s et A. D’Errico 4 e sur 12 élu.e.s), les résultats obtenus sont en général bons et peu inférieurs à ceux des PS.
C’est le signe que nos candidats ont tou.te.s bien travaillé, que l’alliance a bien fonctionné et qu’il n’y a pas de préjugé à l’égard de la gauche radicale. Il est bien sûr bien dommage que nos jeunes candidats n’aient pas tous passé la rampe. Mais forts de leurs convictions et de leur enthousiasme, ils auront encore bien des occasions d’apporter leur contribution à notre société. Un parti jeune n’est riche que de son avenir!