Rien n’irait plus dans le mini-département de Pierre Maudet à Genève. Fin 2019, un audit externe a été lancé par le Département des finances pour analyser la hausse du taux d’absentéisme, qui frappe les 22 (!) collaborateurs de son Département du développement économique (DDE). Ce taux dépasserait aujourd’hui les 13 %, au-delà des 7% admis. Selon la RTS, le directeur général de la Direction générale du développement économique, de la recherche et de l’innovation, ainsi que le secrétaire général du DDE, qui chapeaute la Direction générale, ne seraient plus en place. L’un serait au arrêt-maladie. L’autre aurait rejoint en catimini le Département de la sécurité, de l’emploi et de la santé de Mauro Poggia.
A ceux qui voient dans cet épisode une nouvelle cabale contre l’ancien prodige PLR du gouvernement, il faut rappeler qu’en tant qu’employeur, il était dans l’obligation du Conseil d’Etat, d’ouvrir une enquête et d’agir pour préserver la santé de ses employé.e.s selon la Loi sur le Travail. Celle-ci devait être menée face à la souffrance psychique des collaborateur.trice.s.
Il était tout aussi inévitable, vu la taille du Département en question, que celui-ci soit confié à un autre membre du gouvernement. Dans une grande administration, les chefs de service auraient été mis sur la touche le temps de l’enquête. Dans un département lilliputien comme celui de Pierre Maudet, il est en première ligne. En attendant la fin de l’enquête, soit deux à trois semaines, l’intéressé ne devra plus avoir de contact avec les collaboratrices et les collaborateurs du service. L’édile a annoncé qu’il s’exprimerait dans les jours qui viennent.
Sous le coup d’une procédure pénale, après avoir délibérément menti, tant au Conseil d’Etat qu’au Grand Conseil sur son voyage à Abu Dhabi (alors qu’il a prêté serment), des soupçons pèsent donc aujourd’hui sur la gestion du personnel au sein du DDE. Le rapport d’audit faisant état de problèmes à la fois organisationnels, managériaux et relationnels. Si, par hypothèse, Pierre Maudet ne devait finalement pas être le responsable de ce mauvais climat de travail, qu’a-t-il fait depuis 2019 pour y remédier? Rien. Face à un tel marasme, d’autres démissionneraient.