Ancien membre du PS quitté l’année dernière au moment de la fondation du POP-Valais, élu au législatif de la ville sur une liste unitaire d’Alliance de gauche depuis quatre ans «pour faire barrage à l’émergence de l’UDC d’Oskar Frey- singer et de sa bande» dans la cité des Couchepin, le traminot Fred Nouchi est un «animal politique». Une fibre liée à ses années de jeunesse. Ce petit- fils de résistant communiste français a grandi dans les populaires quartiers Nord à Marseille. Il distribuait le journal La Marseillaise au 1er Mai dans la cité phocéenne. Pour animer et égayer la campagne, il n’a pas hésité à organiser des vespaclettes (services de raclettes sur deux roues) ou 13e rente AVS dans les rues pour rencontrer la population.
Plus folle sa vie
«Ma vie est un peu folle, car je travaille aux TPG à Genève à plein temps et habite à Martigny, Mais j’arrive à participer aux trois plénums du Conseil général et aux deux sessions de commissions par mois», confesse Fred Nouchi avant sa prise de service à la place Bel-Air. L’objectif de cette année? Maintenir un siège de gauche parmi les neuf élu.e.s à l’exécutif de la commune du Bas-Valais, présidée par Anne-Laure Couchepin. «Pour y parvenir, il faut voter compact la liste PS-Gauche citoyenne, sans traçage ni coup de crayon», précise-t-il, regrettant que les Verts aient décidé de faire cavaliers seuls pour ces communales valaisannes.
Programme citoyen et social
Le parti présentera aussi quatre candidats au Conseil général sur la même liste d’union de la gauche. Avec comme but de franchir le quorum de 8%. Dans sa besace, la formation avance un programme faisant feu de tout bois. On y trouve la proposition de naturalisation gratuite pour les étrangers jusqu’à 25 ans, la défense d’une police de proximité à pied ou à vélo, la construction d’une nouvelle piscine gratuite pour tous et d’une patinoire aux normes pour les habitants.e.s des trois vallées ou un renforcement de l’hôpital. «Nous défendons aussi l’idée de Conseils de quartiers consultatifs et délibératifs, ouverts à tous les habitants dès 16 ans, sans distinction de nationalité, pour permettre aux autorités et à la population de se rencontrer et d’échanger. Et ainsi favoriser tant la cohésion sociale que la démocratie participative. Nous voulons aussi une réforme du droit d’initiative communal, pour qu’il ne
requière que 10% du corps électoral contre 20% actuellement», argumente-t-il.
«En matière de construction, plutôt que de céder des terrains à des caisses de pensions, nous voulons un développement de nouveaux quartiers en mains publiques avec au moins 20% de logement social. C’est
ce que nous projetons pour le futur site de Pré-Magnin, près de la gare et nous voudrions aussi y construire une auberge de jeunesse», annonce Fred Nouchi.
Renforcer la culture, ciment social
En matière culturelle, le parti voudrait doubler le budget dédié pour que Martigny devienne une vraie Ville de culture. «Actuellement, le budget culturel équivaut à 150 francs par habitant. A Crans-Montana, ce budget est le double», précise cet ancien secrétaire de la section TPG du syndicat SEV. «Il faudrait que l’on vote le budget communal poste par poste plutôt que de façon globale afin d’ouvrir de vraies discussions politiques», explique-t-il encore, avouant s’être abstenu durant toute la législature de voter le budget pour ces mêmes raisons.
A terme, le parti prévoit de fonder des sections à Monthey, Martigny, Sion et Sierre et éventuellement dans le Haut-Valais. «Nous voulons construire un vrai parti cantonal uni- fié sans le «Bois-de-Finges Graben» entre le Haut-Valais et le Valais romand, Il travaillerait de façon la plus horizontale possible, sans excès de hiérarchisation», conclut notre interlocuteur.
En course à Monthey et Sierre
C’est une première pour le POP, qui se présentera sur une liste PS-Gauche citoyenne aussi bien aux élections du Conseil municipal qu’au Conseil général de Monthey. Jeune travailleur social de 34 ans auprès de personnes handicapées à Collombey, Adrien D’Errico se lance à l’exécutif avec cinq colistiers socialistes et du Centre-gauche-Parti chrétien social (PCS). «L’objectif est de maintenir les deux sièges (sur 9 en lice) de la gauche au Conseil municipal. Mais surtout de faire notre entrée au législatif avec le POP-Valais», précise celui qui affronte sa première joute électorale, tout comme son camarade de parti, Alexandre Martinez, tout en regrettant aussi le cavalier seul des Verts, en rupture de l’Alliance de gauche.
Egalité salariale
Dans ce but, les différentes forces ont rédigé une plateforme. Elle laisse une large place au progrès social sur une base locale. «Avec les nombreux licenciements dans la région comme ceux de la raffinerie Tamoil de Collombey, nous voulons créer des postes pour les chômeurs de plus de 50 ans. Mais aussi mettre en place un service de livraison pour les personnes âgées ou la gratuité du bus urbain. Nous avons des propositions en matière de mieux-vivre ensemble. Et pour favoriser un meilleur cadre de vie, en renforçant la mixité sociale ou l’économie locale. Ou en faisant la promotion de l’égalité, notamment salariale femmes- hommes», détaille le candidat. «Dans une ville cosmopolite comptant de nombreuses communautés étrangères et ouvrières, le POP a toute sa place», assure Adrien D’Errico. A Sierre, Olivier Matter, conducteur de trains et responsable de la section Région Alpes du SEV se présentera sur une liste PS et PCS au Conseil général.