Huit partis (au moins) se disputeront le 18 octobre prochain les sièges du Parlement et du Gouvernement: les sept habituels, UDC, PLR, PDC, PCSI, PS, Verts et CS-POP, ainsi qu’un nouveau venu, les Verts libéraux, regroupant notamment des dissidents du PDC. Au Parlement, on peut s’attendre à une poussée verte (7,7% en 2015, mais 15,6% lors des élections au Conseil national de 2019). Le Parti socialiste avait réalisé un très bon résultat aussi (33,7%). L’électorat de CS- POP (3,8% en 2015) s’était certainement partagé entre les deux partis.
En mars dernier, l’élection partielle au Gouvernement a confirmé la progression de la gauche avec la victoire de sa candidate, Rosalie Beuret Siess (PS). On peut donc espérer un net renforcement de la gauche au Parlement. Actuelle- ment, elle compte 18 sièges sur 60 (12 PS, 4 Verts et 2 CS-POP).
Mais c’est au Gouvernement que les choses pourraient changer plus nettement. Depuis mars dernier, le PS a deux ministres, le PDC, le PLR et le PCSI chacun un. La plupart des partis ont déjà choisi leurs candidat.e.s. Ceux qui
ont des ministres sortants ne présentent pas d’autres candidat.e.s, sauf le PDC qui cherche à reconquérir le siège perdu en mars. Son comité en propose donc deux à son assemblée. Les Verts présenteront une candidature, l’UDC trois, les Verts libéraux deux et CS-POP probablement une. Parmi ces derniers partis, les Verts peuvent avoir une chance de décrocher un siège, pour autant qu’il y ait une union de la gauche au second tour, et déjà, dans une certaine mesure, au premier, car les résultats de celui-ci ont en général une influence importante sur le second.
On pourrait imaginer un appel à ajouter sur son bulletin les candidat.e.s des deux autres listes de gauche, puisque probablement le nombre des candidat.e.s ne dépassera pas cinq. Cela renforcerait aussi les chances de réélection des deux ministres socialistes et rendrait peut-être possible une majorité de gauche au Gouvernement. Mais on n’en est pas encore là.
CS-POP dans deux, voire trois districts?
CS-POP (Combat socialiste – Parti ouvrier et populaire) a proposé aux Verts des listes d’union, les apparentements n’étant pas possibles dans le Jura. Les Verts ont refusé (ou plus précisément mis une condition inacceptable: aucune référence à CS-POP dans la dénomination de la liste). CS-POP part donc seul au Gouvernement et au Parlement sous la dénomination «CS-POP et Gauche en mouvement». Pour le Gouvernement, ce sera probablement un.e candidat.e du district de Delémont, mais la porte n’est pas fermée à d’autres candidatures.
Pour le Parlement, pour la première fois, plusieurs personnes des districts de Porrentruy et des Franches- Montagnes ont manifesté leur intérêt pour présenter une liste de la «gauche combative» dans leur district. CS-POP ambitionne donc de présenter des listes dans les trois districts, mais pour cela, il veut encore trouver quelques candidat.e.s. Toutefois, les chances d’élection dans ces districts paraissent limitées, car il faut obtenir 8 à 9% des voix aux Franches-Montagnes et environ 4,5% en Ajoie, où la gauche est moins forte. Dans le district de Delémont, CS-POP (7% en 2015) espère au moins reconquérir le troisième siège perdu en 2015.