Du concret pour faire trébucher l’UDC dans les urnes

Il faut le dire • La bataille du 27 septembre est avancée.

La bataille du 27 septembre est avancée. Cette semaine, la ministre du Département fédéral de justice et police, Karin Keller-Sutter s’est retrouvée en conférence de presse avec le président de l’Union syndicale suisse, Pierre-Yves Maillard et celui de Travail.Suisse, Adrian Wüthrich, flanqués de leurs coreligionnaires de l’Union patronale suisse et de l’USAM, Valentin Vogt et Hans-Ulrich Bigler. Cette unité – de façade? – des partenaires sociaux vise à éviter que ne se reproduise un deuxième 9 février 2014, quand le peuple suisse avait sou- tenu dans les urnes l’initiative populaire fédérale «Contre l’immigration de masse» des blochériens.

Pour récuser l’initiative de limitation de l’UDC, qui veut dénoncer la libre circulation, les intervenants ont fait feu de tout bois, expliquant que des mesures ont été prises pour favoriser la main-d’œuvre déjà en Suisse. Ainsi l’obligation – plutôt gadget – d’annoncer les postes vacants dans les professions connaissant un taux de chômage important. Ou la création d’une rente-pont avant retraite pour les chômeurs en fin de droit âgés de plus de 60 ans. Ces mesures seront-elles suffisantes face à la crainte de l’inemploi, de la concurrence étrangère sur les postes dans une Europe en pleine austérité ou de la sur-densification et du bétonnage de la Suisse, qui touchent en premier lieu les classes inférieures?

Au-delà du mantra de la droite sur cette Suisse qui exporte 50% de sa production au-delà des frontières ou du rappel syndical que la fin de la libre circulation des personnes remettrait en cause les mesures d’accompagnement en Suisse, les salarié.e.s ont besoin de vraies garanties. Ce qui implique des renforcements de contrôle des entreprises pour lutter contre le dumping ou des amendes exemplaires sanctionnant les contrevenants.

Engagé contre l’initiative, malgré un avis mitigé sur le paquet d’accords bilatéraux Suisse-UE, qui tomberait en cas d’acceptation de l’initiative, le Parti du Travail a décidé de coupler son opposition avec un soutien à l’initiative des syndicats et de la gauche pour l’instauration d’un salaire minimum dans le Canton de Genève. Voilà le type de proposition concrète à même de faire trébucher l’UDC dans les urnes.