En 2003, lorsqu’éclate la guerre en Irak, Sarbast Tamar a 15 ans. Jeune homme issu de la communauté kurde, il porte en lui des idéaux de justice, d’égalité et il milite auprès du Parti communiste irakien, qui s’oppose à l’invasion étasunienne. Sarbast se fait arrêter à plusieurs reprises. Il est condamné «avec sursis» à 4 ans de prison en cas de poursuite de ses activités militantes. Quelques semaines plus tard, il est informé de l’imminence d’une nouvelle arrestation et décide de s’enfuir, seul. Il n’a que 16 ans et ne reverra jamais l’Irak.
Il dépose une demande d’asile en Suisse le 26 novembre 2006, âgé de 18 ans. De Vallorbe, il sera transféré à Ste-Croix puis à Crissier. Débrouillard, Sarbast fini par quitter le centre de l’Établissement vaudois pour l’accueil des migrants (EVAM) après neuf mois pour se mettre en colocation avec des amis. Il débat également une activité professionnelle dans la restauration. Mais une année plus tard, il reçoit une décision négative à sa demande d’asile et perd son permis N. S’ensuivent trois ans de parcours du combattant: nouvelles demandes, recours, jeu de ping-pong entre différents cantons… pour terminer par un refus définitif.
Durant toutes ces années, malgré l’anxiété et la souffrance, Sarbast continue à se débrouiller pour gagner sa vie. Restauration, coiffure et Barber Shop: un «bosseur», disent tous ceux qui l’ont vu à l’œuvre. Il vit chez sa sœur, qui a entre-temps elle aussi rejoint la Suisse et obtenu un permis B. Agé de 28 ans, en Suisse depuis 10 ans déjà, il rencontre une jeune femme dont il tombe amoureux et avec qui il tentera une nouvelle fois de régulariser sa situation.
A la même époque, Sarbast rejoint un collectif de lutte contre la précarité et s’engage bénévolement une fois par mois comme coiffeur pour les personnes précaires et/ou sans-abri de Lausanne. Il parle français, il travaille, ne dépend d’aucune prestation sociale, s’engage pour la collectivité… qui pourrait donc prétendre que sa vie n’est pas ici ou qu’il n’est pas assez «intégré»?
Avril 2019. Effarés, tous ses amis apprennent que sa nouvelle demande de régularisation s’est soldée par un refus assorti d’une décision de renvoi immédiat. Souhaitant se montrer coopératif, Sarbast s’est rendu lundi 6 mai à son «entretien en vue du renvoi» au Service des migrations du canton de Neuchâtel, accompagné d’un de ses soutiens, député au Grand Conseil neuchâtelois. La présence de ce dernier a permis à Sarbast de gagner un délai de deux mois. Sa situation aujourd’hui est la suivante: Sarbast a deux mois pour déposer une demande de permis humanitaire. Nous, ses amis et camarades, le soutiendrons durant cette démarche en témoignant de son «intégration , lui qui a passé toute sa vie d’adulte en Suisse. Nous refusons ce renvoi injuste et demandons aux services compétents d’accorder à Sarbast Tamar le droit de rester dans le pays où il y a construit sa vie, le droit de vivre enfin sa vie d’homme libre!
Nous vous invitons à signer la pétition en ligne: http://bit.ly/2vHiDiv