Son actuel président, Walter Willener, reconnaît avoir des difficultés pour trouver des candidats attractifs. Il espérait pouvoir réunir Raymond Clottu avec Yvan Perrin (ancien Conseiller d’Etat neuchâtelois et ex-Conseiller national), qui a présenté sa candidature. Peine perdue, Raymond Clottu a annoncé qu’il ne se représenterait pas. Denis de la Reussille pense que cette décision n’est pas une totale surprise, car il est de notoriété publique que Raymond Clottu et Yvan Perrin se détestent. «Au plan politique, il y a évidemment un fossé entre les votes de Raymond Clottu et les positions défendues par le POP», précise le Conseiller national popiste. Il souligne néanmoins que «sur quelques objets, celui-ci était capable de ne pas suivre la ligne blochérienne de l’UDC zurichoise au contraire d’Yvan Perrin, qui a toujours été un fidèle soldat de la direction de l’UDC».
Pour le député Daniel Ziegler, «que Clottu jette l’éponge est une bonne chose, mais sans grande importance à mon sens, tant il a fait montre de sa médiocrité». Selon lui, «l’UDC est clairement en perte de vitesse. Qui fréquente ou a fréquenté tant soit peu leurs candidats au Grand Conseil ou en commissions mesure sans peine leur vacuité, qui atteint le niveau zéro de la politique».
«Yvan Perrin, le retour», titrait la presse. Mais que va-t-il offrir au bon peuple? Une plus grande surveillance des assurés? Une protection du climat, qui ne doit pas se faire au détriment des intérêts économiques? Un soutien à son chef national Albert Rösti, qui déclarait à propos des manifestations estudiantines pour la défense du climat: «Ils sont manipulés par la gauche», ou encore, «ils feraient bien de commencer par abandonner l’avion pour aller en vacances!» Des propos infamants vis-à-vis d’une jeunesse qui s’éveille.
Pour Daniel Ziegler, «Yvan Perrin est une épave en plein déni. Si ses collègues avaient un minimum d’humanité, ils le laisseraient tranquille et le sauveraient de lui-même». Par ailleurs, ses réponses à la presse laissent dubitatifs. Pour lui, les chances de sauver le siège de Raymond Clottu sont excellentes, car le dossier européen sera d’actualité. «Ce qui ouvrira un boulevard pour l‘UDC», dit-il. Du fait de sa démission de son siège au Conseil d’Etat en 2014, un journaliste lui a demandé s’il pensait pouvoir faire face à de nouvelles contraintes. «Au moment où vous me posez la question, je peux vous dire que oui, mais dans quelques jours ou quelques mois, je ne peux pas l’assurer», répond-il! «La question est de savoir combien d’électeurs seront encore assez aveugles pour soutenir cette bande de bras cassés; pas suffisamment, je pense, pour sauver leur siège», conclut Daniel Ziegler.
Il faudra encore attendre le choix officiel des militants UDC, qui doivent désigner leurs candidats le 13 mars prochain. Conclusion, dans un entretien à la RSR, Yvan Perrin affirme: «Plus vous regardez loin dans le passé, plus vous allez loin dans l’avenir». Pourtant, dans le passé lointain, il n’y avait pas d’UDC! Faut-il y voir un signe positif?