Dans le difficile dossier de la santé publique cantonale, le Grand Conseil a accepté à une très large majorité le projet issu de sa commission santé. Cette décision apporte un peu de calme, après des années de déchirements. L’Hôpital neuchâtelois (HNE) devient ainsi le Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNE). Son organisation sera assurée par un Conseil d’administration unique, qui dirigera trois unités principales, deux sites de soins aigus, un à Neuchâtel et l’autre à La Chaux-de-Fonds, ainsi qu’un centre de services transversaux.
Malgré ce vote positif, certaines informations attestent que tout n’est pas réglé et que certains milieux continuent à s’opposer à la décision du peuple. Au Grand conseil la plus grande réserve provient des Verts’libéraux.
Laurent Kurth, chef de la santé publique, avance, lui, qu’en politique, l’idéal n’existe pas, s’il ne convainc pas une majorité. Cette phrase de sagesse cache pourtant une attitude suscitant des inquiétudes relatives à la mise en œuvre de la décision parlementaire. Il a préalablement annoncé que le projet de la commission n’était pas idéal, ni pour les médecins, ni dans son application du système de santé suisse, ni d’un point de vue financier.
Dans la période qui s’ouvre, sachant que c’est lui qui proposera les futurs responsables du Réseau hospitalier neuchâtelois, on ne peut que craindre que ses choix soient dirigés par ce qu’il croit juste! Et si les futurs membres du Conseil d’administration ne croient pas au projet, il avancera de manière douloureuse.
Daniel Ziegler, député et président du POP, estime que cette décision «constitue un compromis qui permettra de pacifier le dossier». Mais il reste convaincu que la politique hospitalière instituée par la Confédération, qui met en concurrence le secteur privé avec le secteur public, risque de déboucher d’ici quelques années à des réseaux intercantonaux, centrés sur les centres universitaires. «Dans cette concurrence féroce, les frontières cantonales sont clairement caduques». Pour le chaux-de-fonnier, «le projet de la commission peut fonctionner durant quelques années pour autant que le Conseil d’administration soit renouvelé et composé de personnalités prêtes à s’inscrire de bonne foi dans le projet».