Le législatif de la Métropole de l’Horlogerie a accepté le 13 décembre 2018 le budget 2019, déficitaire de plus de 6,7 milions, supérieur de 1,6 million à celui de 2018. La commission financière avait donné son accord à l’unanimité, après des débats constructifs selon son président.
Tous les partis ont reconnu la situation financière difficile de la ville. Difficultés en parties dues à la politique cantonale, qui reporte la baisse des rentrées fiscales sur les communes. La prochaine réforme sur la péréquation financière cantonale, si elle devait être acceptée, péjorera encore davantage la commune, qui sera alors dans l’obligation d’augmenter les charges. Tous les partis sont en outre inquiets par la diminution du nombre d’habitants, et tous préconisent de faire connaître positivement la ville, par sa qualité de vie et sa culture.
Après cette belle unité, le PLR annonce qu’il faudra prendre des mesures, qui entraîneront des baisses de prestations, mais demande en même temps qu’on dynamise l’économie et donne une image positive de notre ville. L’UDC, elle, veut aussi attirer de nouveaux contribuables, mais trouve que les subventions à la culture sont trop élevées.
Le travail ne paie plus
Le groupe POP constate que les budgets se suivent et se ressemblent. Des efforts ont été faits par la ville, plusieurs sacrifices imposés au personnel: diminution de prestations, baisse des investissements, etc. Son porte-parole précise que ce sera probablement le dernier budget de crise que le POP acceptera. Il martèle que le problème vient du système: le travail ne paye plus et provoque des baisses de recettes pour les communes industrielles, au profit des communes résidentielles. Ces dernières peuvent proposer une fiscalité plus légère, car elles ont moins de charges (entretien des infrastructures, routes qui surchargent les réseaux et diminuent la qualité de vie). Or, les cités industrielles subissent directement les conséquences des cycles économiques, qui provoquent aussi davantage de coûts pour les populations qui n’ont pas les moyens de se rendre dans les communes résidentielles. Cette logique perverse favorise les plus riches et détruit la cohésion cantonale.
Pour une ville comme La Chaux-de-Fonds, le développement de son économie industrielle ne lui rapporte presque rien, car le coût des infrastructures industrielles est considérable. Pourtant, la ville concentre une grande masse d’emplois, qui favorisent les habitants des communes environnantes. Le POP estime qu’il est nécessaire de créer une véritable solidarité entre les communes, de même qu’entre les cantons, pour que se réalise une réelle amélioration pour le bien de tous. Les élu-e-s popistes agiront dans ce sens. Si le canton persiste dans son intention de baisser les impôts sur le bénéfice des entreprises, il doit en assumer les conséquences et ne pas les reporter sur les communes, dont les salariés fabriquent la richesse industrielle du canton.