Le PS suisse a choisi, par la voix de sa base, de soutenir PV2020. J’en ai été le premier déçu, comme opposant farouche à ce projet et membre du PS. Christophe Grand a formulé il y a quelques jours dans Gauchebdo la question suivante: «Peut-on vraiment parler de plébiscite, comme le laisse entendre Christian Levrat, quand 60% des militants ne votent pas?» – Alors que nos Congrès regroupent quelques centaines de membres, procéder à un vote général est un système plus démocratique que ce que font l’ensemble des autres partis. Quand 12’000 camarades décident de donner leur voix à un projet à plus de 90%, c’est un plébiscite, et pas autre chose. Quand on sait à quel point les opposants à ce projet se sont mobilisés à l’interne du parti, il est plus probable que ce soient les personnes convaincues par PV2020 qui n’aient pas voté que l’inverse.
Alors oui, la brochure de votation était déséquilibrée, mais les membres savent aussi s’informer par eux-mêmes (syndicats, proches, presse…) et se faire une opinion.
En outre, je reste un fervent opposant à PV2020, mais sais au moins reconnaître le travail accompli par nos parlementaires de gauche, minoritaires au niveau fédéral, qui se sont battus pour limiter le démantèlement de l’AVS et contre l’augmentation de l’âge de la retraite à 67 ans. Oui, les femmes sont les grandes perdantes de PV2020.
J’entends tous les jours des femmes remontées contre ce projet alors qu’elles paient en matière d’inégalité toute leur vie. Oui, je pense que les gens vont perdre en pouvoir d’achat à terme et oui, je regrette amèrement que les retraité-e-s actuels ne touchent rien. C’est pour cela que je me bats contre PV2020. J’invite simplement mes camarades comme Christophe Grand à ne pas se tromper d’ennemi, et à mettre leur énergie à combattre la droite bourgeoise. Besoin de rappeler que le conseiller national du Parti Suisse du Travail a aussi fait aboutir le projet de prévoyance vieillesse?