Nettement moins médiatisée que la conférence de Paris tenue en décembre dernier, la COP22 s’est tenue du 2 au 18 novembre à Marrakech. Elle était destinée notamment à discuter des engagements pris par les Etats lors de la COP21 et à régler les détails «techniques» de ceux-ci.
Or, comme souvent, le diable se cache dans les détails, et ceux-ci sont plus politiques qu’il n’y paraît. Ainsi, c’est une bonne partie des politiques publiques des Etats signataires qui devront ont été revues et analysées à l’aune de leur impact climatique, on pense en particulier aux politiques économiques, de transport, de la ville, du logement ou de l’énergie.
Les plans établis par les Etats signataires ont été étudiés, il faudra établir des standards de récolte et d’interprétation des données, alors que nombre de pays n’ont qu’une très vague idée de leur contribution au dérèglement climatique. Cette réunion était également l’occasion d’établir des priorités: quels pays, quelles régions sont les plus vulnérables, et doivent être aidées en priorité? L’idée d’une certaine «justice climatique» est proclamée, sans toutefois que les causes de désastre écologique ne soient remises en cause, à commencer par le dogme libéral.
L’objectif reste de limiter le réchauffement climatique à 1.5 degrés par rapport à l’ère préindustrielle, ce qui apparaît d’ores et déjà comme infaisable. Selon Thierry Lebel, de l’Institut de recherche et développement, certaines régions du monde devront faire face à des augmentations de quatre, voire cinq degrés. La Suisse est particulièrement concernée: d’ici quatre-vingts ans, les prévisions estiment que la limite de la neige sera plus haute de 500 à 700 mètres qu’aujourd’hui.
Bien avant cette échéance, il faut s’attendre à des événements météorologiques extrêmes plus fréquents. Pour rappel, le traité de Paris ne prévoit aucune sanction pour les pays qui ne respecteraient pas leurs engagements.