La situation, critique depuis plusieurs années, tend à se détériorer encore, de sorte qu’on évoque désormais, non sans excès, une «scène ouverte de la drogue», place de la Riponne.
Le problème n’est pas nouveau. On se souvient qu’il y a dix ans, la Municipalité avait déjà proposé l’ouverture d’une telle structure. Les arguments d’hier valent encore aujourd’hui: il faut un lieu pour accueillir les personnes toxico-dépendantes, afin de leur proposer un cadre de consommation plus adéquat que les toilettes publiques ou les escaliers d’immeubles. Un lieu qui permette de procéder à une intervention aussi bien sur le plan sanitaire que social.
Il est probable qu’aujourd’hui comme hier, la population soit appelée à voter sur cette question, et le PLR jouera un rôle pivot. En 2007, ce parti avait fait capoter le projet; il semble désormais que les positions aient évolué, et le fait qu’un élu PLR soit en charge du dossier n’y est évidemment pas étranger. Lorsqu’on est aux responsabilités, les postures idéologiques ne suffisent plus, elles butent contre le mur du réel.
Depuis le vote de 2007, dix ans ont passé. Dix années de perdues dans le combat contre la drogue. Il est temps que chacun prenne ses responsabilités et qu’on ouvre enfin ce local: s’il ne résoudra pas entièrement le problème, il constituera un progrès important. Cela dans l’intérêt des toxicomanes, mais aussi des Lausannois, en particulier des riverains.