Les grévistes de Partage veulent leur dû

21 travailleurs en emplois de solidarité à Carouge sont en grève.

Depuis le 22 août, 21 employés
d’une succursale de l’association
Partage, Cyclotris, structure qui
ramasse les encombrants chez les particuliers
et nettoie les points de récupération
à Carouge, sont en grève. Leur
caractéristique commune est d’être en
emplois de solidarité (EdS) mis en
place par le chômage, en remplacement
des emplois temporaires cantonaux
depuis 2007. Parmi les revendications
que mettent en avant les grévistes
figure la dénonciation de bas salaires –
de l’ordre de 2’800 francs net – qui leurs
sont alloués. Ils rappellent aussi que
leur mission se rapproche de celle de la
voirie, mais payée à moindre coût par
les communes. Ce qui induit du dumping
salarial. « Huit communes genevoises
sous–traitent aujourd’hui une
partie de leurs tâches de voirie à Partage.
Notamment la Ville de Genève.
Pour assurer le ramassage des déchets
et des encombrants, Chêne-Bourg,
Onex et le Grand-Saconnex n’hésitent
pas à faire travailler les EdS de Partage
durant le week-end, jours où les
employés municipaux ont congé », souligne
le syndicat SIT dans son journal.
Les grévistes stigmatisent aussi des
conditions de travail délétères « basées
sur un management portant gravement
atteinte à la personnalité des
employés ».Dernier problème et pas des
moindres : le fait que les EdS, loin de
fournir un tremplin à la réinsertion,
sont souvent des voies de garage. Certaines
personnes sont en EdS depuis 8
ans, rappelle encore le SIT. Cité dans le
journal du syndicat, Roland, qui travaille
depuis 3 ans à Partage, s’avoue
déprimé. « Mais je n’ai pas d’autre choix
que de continuer, même avec un salaire
de misère. Si je retournais au chômage,
je toucherai plus que le 80% de ce
revenu », souligne-t-il. Pour l’heure, un
audit de l’association Partage est prévu
par l’Office cantonal de l’emploi (OCE)
qui devra porter toute à la fois sur les
conditions de travail, le management,
la santé et la sécurité au travail et les
atteintes à la personnalité que dénoncent
les grévistes. Le SIT et les grévistes
devraient aussi rencontrer les autorités
de certaines municipalités comme
celles de la Ville de Genève le 10 septembre.
Le syndicat vient aussi de
mettre en place un compte* pour soutenir
financièrement les grévistes.