Et Mai 68 enfanta le MLF à Genève

TÉMOIGNAGES • Dans le climat d'ébullition des années septante, les femmes décident de revendiquer leurs droits, notamment sexuels.

Dans le climat d’ébullition des années septante, les femmes décident de revendiquer leurs droits, notamment sexuels.

En automne 1967, les conditions
d’obtention d’une bourse furent
modifiées, ce qui défavorisait une
majorité d’étudiant-e-s. Le syndicat
estudiantin tenta de discuter avec les
autorités et distribua des tracts sur les
marches et dans l’entrée du bâtiment
des Bastions. Au fil des jours, de plus en
plus d’étudiant-e-s se mobilisaient, qui
distribuaient de plus en plus de tracts…
Et c’est ainsi que, parallèlement aux événements
du Quartier latin à Paris, à la
condamnation par les jeunes de la
guerre du Vietnam aux USA, à la
contestation qui s’élevait partout dans le
monde, l’université de Genève connut
sa révolution. Les cours et séminaires
furent remplacés par des forums de discussion
où les étudiant-e-s remettaient
en cause non seulement l’attribution
des bourses, mais le contenu des cours,
leur forme ex cathedra. Ils se réunissaient
aussi dans des arrières salles de
bistrots enfumés. Un homme prenait
souvent la parole, le verbe haut, la
phrase énergique, l’analyse fine. Il nous
expliquait le chemin à venir, c’était
Charles Magnin, étudiant en histoire,
devenu depuis lors responsable des
Archives contestataires, le Cohn Bendit
genevois, en quelque sorte. Les collégien-
ne-s suivirent les étudiant-e-s,
affirmèrent leurs propres revendications
et défilèrent dans la rue pendant
les cours.

Mai 68, c’était la revendication d’un
certain nombre de droits : le droit de
vote (les Suissesses ne l’avaient pas
encore !), le droit de conduire sa vie, de
discuter du contenu des études, des
conditions de travail, de sa place au sein
de la famille et de la société. La révolution
de Mai 68 fut finalement celle des
femmes qui, partout dans le monde,
remirent en question le rôle que la
société leur avait attribué pendant des
millénaires. En 1949, Simone de Beauvoir
avec Le deuxième Sexe, qui lui
valut des torrents d’injures, avait ouvert
la voie. Mais il fallut Mai 68 pour
qu’une prise de conscience générale des
femmes éclose.

Le Mouvement de libération des
femmes (MLF) de Genève vit le jour en
1970. Alors, ce fut le déferlement d’une
source trop longtemps contenue, d’une
parole trop longtemps muselée. Les
femmes se rassemblèrent, improvisèrent
des lieux de discussion et de
débats, organisèrent diverses manifs,
inventèrent des slogans, constituèrent
des groupes de conscience où l’on
exprimait son vécu, ses peurs, ses frustrations
sur divers sujets. Les féministes
défilaient lors du cortège du 1er mai
sous la bannière du MLF. Des femmes
du planning familial nous apprirent à
nous servir d’un speculum pour explorer
notre intimité. Nous punaisions sur
nos murs des affiches féministes,
comme le dessin d’un poisson faisant
des bulles devant un vélo avec le slogan :
« Une femme sans homme, c’est comme
un poisson sans bicyclette. »

Nous lisions des publications féministes
que nous discutions entre nous,
comme Notre corps, nous-mêmes
(1977) ou Nos enfants, nous-mêmes
(1980). Nous revendiquions la liberté
sexuelle, le droit au plaisir, le droit
d’avoir des enfants quand nous le voulions
ou de ne pas en avoir, le droit à la
contraception et à l’avortement (la
Suisse a légalisé l’IVG en 2002 seulement).
Nous prenions la pilule, nous
suivions des cours d’autodéfense. Certaines
vécurent en communautés,
mixtes ou non. Nous apprenions la
dignité, la fierté d’être femme. Plusieurs
publications virent le jour, comme en
1973 le Journal des femmes, dont le premier
numéro concernait la contraception
et l’avortement, ou De fil en
aiguille
.

1971, c’est aussi l’année où Yves Saint
Laurent créa le premier tailleur-pantalon
et le smoking pour femmes. Cela
n’a l’air de rien, mais l’irruption du pantalon
dans la haute couture eut pour
effet de l’autoriser pour les femmes partout,
à l’école et dans les entreprises.
« Chanel a libéré les femmes, Saint Laurent
leur a donné le pouvoir », disait
Pierre Bergé.

En 1975 se tient à Berne le très officiel
4ème Congrès des femmes
suisses. Même si la vieille garde des
militantes pour les droits des femmes
lance l’initiative sur l’égalité (qui sera
acceptée par le peuple en 1981 et
concrétisée par la loi d’application en
1996), le sujet de l’avortement y est
soigneusement écarté. Des groupes
féministes, dont le GL (Groupe de
lesbiennes), font irruption en masse
dans la salle, distribuent des tracts et
investissent la tribune, où une femme
du MLF prendra la parole. En marge,
elles organisent un anti-congrès, qui
rassemble un millier de personnes et
traite de tout ce qui est ailleurs
occulté. Elles exposent le « labyrinthe
lesbien », dédale de panneaux subversifs
qui illustrent la vision que la
société a des lesbiennes.

Le 30 octobre 1975, un groupe d’une
dizaine de femmes du MLF ouvrit la
série d’émissions télévisées intitulée
« L’antenne est à vous » et imaginée
par Claude Torracinta, où différents
groupes et associations se présentaient
librement en une quinzaine de
minutes. Résumer le MLF en un
quart d’heure et se mettre d’accord
sur l’essentiel fut une expérience
inoubliable. (J’en étais).

Les féministes réclamaient depuis
des années un local destiné à un
« Centre femme ». Le 1er mai 1976,
devant le manque d’empressement des
autorités municipales, des militantes du
MLF occupent un café désaffecté des
Grottes, dont elles sont rapidement
expulsées. En réponse, elles maçonnent
la porte de l’Hôtel de Ville. Genève met
enfin un local à disposition, d’abord à la
rue Sismondi (qui brûlera), puis au
boulevard St-Georges. Celui-ci sera
investi par le GL, le groupe des lesbiennes,
qui l’occupera jusqu’en 1989.

Un groupe s’est formé en 1990 pour
organiser la grève nationale de 1991
(les parcs et les rues fleurissaient en
fuchsia), parce que malgré l’inscription
du principe de l’égalité dans la Constitution
du 14 juin 1981, les féministes ne
constataient aucun progrès. Ce groupe
s’est appelé « Collectif 14-Juin » et s’est
réuni régulièrement pour organiser différentes
actions, notamment les journées
du 8 mars, la participation au cortège
du 1er mai, et autres.

Dans les années 70 – heureuse
époque ! – plus personne n’osait proférer
des propos machistes sous peine de
se faire remettre en place par une vague
de protestations. Hélas, après les Trente
glorieuses, il y eut une première récession
en 1974, qui vint péjorer les conditions
de travail, les sombres années
Thatcher (1979-1990) et Reagan (1981-
1989) puis la chute du mur de Berlin,
en 1989, qui donna des ailes au néolibéralisme,
au profit immédiat, au fric
tout-puissant, aux bulles financières qui
provoquèrent la crise mondiale que
nous connaissons. Les idéaux de Mai
68 n’ont plus cours, pire, sont considérés
comme ringards. Etre féministe,
aujourd’hui, semble dépassé. Mais il y a
encore tant de discriminations envers
les femmes, tant d’injustices envers les
peuples qu’il faut continuer à lutter
pour un monde équitable et juste.

Huguette Junod

Pour en savoir plus : Julie de Dardel, Révolution
sexuelle et mouvement de libération des femmes à
Genève (1970-1977)
, éd. Antipodes 2007.

« L’homme avait le droit d’interdire à sa femme de travailler »

INTERVIEW • Cofondatrice du MLF genevois, Rosangela Gramoni revient sur 40 ans de luttes féministes, du droit de vote à celui d’avorter.

Cofondatrice du Mouvement de
libération des femmes (MLF) à
Genève avec Suzanne Lerch dans
les années 70, Rosangela Gramoni est
une féministe de la première heure. Elle
a également participé à la mise sur pied
du Dispensaire des femmes. Elle a travaillé
de 1998 à 2008 à l’association
Viol–Secours, créée en 1985 par des
féministes qui voulaient lutter contre les
violences sexuelles faites aux femmes.
L’association propose de l’aide directe,
sous forme d’entretiens, aux femmes
ayant vécu des violences sexuelles et
oeuvre à leur prévention. Interview.

Comment avez-vous co-fondé le MLF à Genève
dans les années 70. Quelles étaient vos
revendications ?

ROSANGELA GRAMONI Alors que j’étais étudiante
à Montréal dans les années 70, j’ai
rencontré Suzanne Lerch qui faisait un
tour des USA, à la rencontre de femmes
proches du mouvement étasunien
Women’s Lib. A notre retour à Genève,
nous avons alors réuni des amies. Ce
groupe a pris peu à peu de l’ampleur et
est finalement devenu le MLF genevois.
A l’occasion de la votation sur le droit de
vote féminin en février 1971, nous avons
lancé notre première campagne d’affichage
sauvage qui, sous forme de bande
dessinée humoristique, rappelait que
l’égalité devait aller plus loin que le seul
suffrage féminin. Dans le climat d’effervescence
et de bouillonnement social lié
à Mai 68, qui a aussi vu émerger la
mouvance gauchiste, nous revendiquions
les mêmes droits que les hommes,
la réappropriation de notre corps, passant
notamment par la contraception et
l’avortement libres et gratuits. Si les
Trente Glorieuses étaient marquées par
un climat de prospérité économique et de
consommation, les moeurs restaient
rétrogrades, puritaines pour les femmes.
Les hommes, bien sûr, avaient le droit
de faire ce qu’ils voulaient. C’est pour
cela que nous revendiquions notre libération
sexuelle. Nos revendications attiraient
les sarcasmes. Nous avons souvent
été traitées de « mal baisées ».
Notre réponse était simple : à qui en
revient la faute, si ce n’est aux hommes ?
Il faut se souvenir qu’à l’époque le droit
stipulait encore que le père était le toutpuissant
chef de famille et qu’il devait
subvenir aux besoins de la famille. Il
avait même le droit d’interdire à son
épouse de travailler.

A travers vos 40 années de luttes pour la libération
des femmes, quels sont les acquis essentiels
que vous mettriez en avant ?

Après l’obtention des droits politiques,
l’une des plus importantes batailles a été
liée à l’inscription du principe d’égalité
dans la Loi, qui a été approuvée en
1981. Celle-ci reste cependant loin d’être
effective, notamment au niveau salarial,
comme nous l’avions encore
dénoncé à l’occasion de la grève des
femmes de 1991. Nos plus grandes victoires
restent l’instauration d’une assurance
maternité instaurée en 2004, dont
le principe était pourtant inscrit dans la
Constitution depuis 60 ans. Cela aura
aussi été la croix et la bannière pour
obtenir le droit à l’avortement au
niveau suisse. A Genève, l’application de
l’ancienne loi était moins restrictive que
dans les cantons catholiques. Le MLF
avait créé un fichier des gynécologues
corrects pratiquant cette intervention et
nous accompagnions les femmes dans
les démarches pour obtenir l’autorisation
d’avorter. Un autre grand succès est
lié à certains changements de mentalité.
Aujourd’hui, plus personne n’ose dire à
haute voix qu’une femme est inférieure
à un homme. Bien entendu, il y a aussi
des reculs. Dans les années 80, des
changements dans la loi sur la famille
ont fait qu’un-e conjoint-e étranger-ère
ne pouvait plus obtenir automatiquement
la nationalité suisse, comme c’était
le cas auparavant pour une femme
étrangère épousant un Suisse. On a égalisé
par le bas.

A-t-on besoin aujourd’hui d’un mouvement
comme le MLF ? Que diriez-vous aux militantes
actuelles ?

Paradoxalement, je trouve que le
contexte est plus difficile pour les féministes
actuelles. Dans les années 70,
l’égalité n’existait pas. Aujourd’hui, on
ne cesse de dire aux femmes que celle-ci
est acquise et qu’elles n’ont plus rien à
revendiquer. Après Mai 68, nous étions
aussi portées par des mouvements collectifs
et des luttes militantes, alors
qu’aujourd’hui, du fait de l’individualisme
exacerbé induit par le néolibéralisme,
il est plus difficile de se regrouper.
Les luttes deviennent aussi plus sectorielles,
axées sur des problèmes plus
individuels. Tout cela n’empêche pas
que les féministes ont toujours leurs raisons
d’être, comme l’a démontré la
Marche mondiale des femmes. Aujourd’hui,
sur certains aspects, on assiste à
de véritables retours en arrière. La
publicité qui influence fortement les
jeunes montre souvent les femmes
comme des objets sexuels. On va même
jusqu’à sexualiser les filles de plus en
plus jeunes, alors que, dans le même
temps, on crie haro sur les pédophiles.
De plus, si certains hommes sont d’accord
de partager les tâches domestiques
ou d’éducation et travaillent à temps
partiel, on constate toujours que ce sont
majoritairement les femmes qui prennent
en charge ce type de travail.

Vous avez travaillé dans l’association Viol-
Secours. Avez-vous constaté une évolution –
tant au niveau légal que social – sur cette
thématique ?

Le viol n’est finalement que la pointe de
l’iceberg de l’ensemble des violences
exercées par les hommes contre les
femmes comme nous avons l’habitude
de le dire à Viol-Secours. En Suisse, le
Code pénal reste marqué par le patriarcat
du fait qu’il considère que le viol se
limite à la pénétration d’un pénis dans
le vagin, alors qu’il faudrait élargir la
définition pour que soient aussi comprises
toutes les formes de pénétration.
Pour l’heure, c’est le statu quo du fait du
manque de volonté politique.

Que faut-il faire pour mieux lutter encore
contre le viol ?

Il faut définitivement que les hommes
modifient leurs mentalités. Presque tous
continuent à croire que les femmes doivent
être à leur disposition et pas seulement
au point de vue sexuel. En tant
que genre qui continue à avoir le pouvoir,
la classe des hommes doit absolument
transformer sa vision des femmes.
Sans cela, il n’y aura pas de changement
véritable.

Propos recueillis par Joël Depommier

« On assiste à un retour de manivelle conservateur »

INTERVIEW • Naturopathe et féministe, Rina Nissim évoque la pression des Etats et religions pour s’immiscer dans la sexualité féminine.

Naturopathe, auteure et responsable
des éditions Mamamélis,
mais aussi membre du comité
d’Espace Femmes International, centre
de documentation récoltant et diffusant
de l’information sur les femmes et le
développement, la Genevoise Rina Nissim
s’est lancée dans le combat féministe
dès les années 70 avec le Mouvement
de libération des femmes (MLF).
Spécialiste des questions de santé, elle
nous explique le long combat international
des femmes pour se réapproprier
leurs corps et les enjeux sanitaires
actuels qui les concernent.

Quelles étaient les revendications principales
des féministes en matière de santé ou de
sexualité dans les années 70 ?

RINA NISSIM Durant ces années-là, nos
revendications en Europe touchaient à
des enjeux qui nous concernent, que cela
soit en matière de contraception ou de
droit à l’avortement. Ailleurs, notamment
en Inde ou en Amérique latine, le
combat était inverse. Les femmes luttaient,
par exemple, contre la contrainte
de suivre des programmes de réduction
de fertilité. De tels programmes, qui ont
été jusqu’à des stérilisations forcées de
populations souvent indigènes, ont existé
jusqu’en dans les années 2000 au Pérou
sous les présidences de Fujimori et de
Toledo. Dans tous les cas de figure, l’enjeu
du combat commun des femmes
était leur droit d’avoir un contrôle sur
leur fertilité. Aujourd’hui, les institutions
internationales reviennent en arrière sur
ces thèmes, du fait de l’alliance entre
l’Eglise catholique et le fondamentalisme
islamique. La Conférence Rio+20 a
enlevé ainsi toute référence aux droits
sexuels et reproductifs, qui permettent,
par exemple, à chacune d’avoir le droit
de choix sexuel ou d’avoir accès à des services
de santé, de conseil et d’information
en matière de sexualité, de grossesse
et de naissance. Il est pourtant important
que les Etats souscrivent à des engagements
internationaux, pour que les organisations
aient une base de revendications
dans leur pays. On assiste aujourd’hui
à un retour de manivelle, notamment
sur le droit à l’avortement, comme
on le voit même en Europe.

Pour améliorer les choses, faut-il s’en remettre
aux organisations internationales ou aux Etats
ou doit-on compter sur l’initiative même des
femmes ?

Je respecte les femmes qui choisissent de
faire progresser les institutions de l’intérieur,
mais je ne suis pas de ce courant et
compte avant tout sur l’autonomie des
femmes, avec les associations de base.
C’est l’esprit de la Marche mondiale des
femmes, qui a permis dès 1995 de fédérer
6’000 groupes dans 161 pays afin de
s’opposer à la pauvreté et à la violence
faite aux femmes, même si cette coalition
a fini par remettre sa lettre officielle à
l’ONU. C’est aussi celui des Rencontres
Internationale Femmes et Santé (RIFS)
qui réunissent tous les trois ans, comme
en 1981 à Genève, des femmes des
mondes associatif et académique afin de
défendre la santé et les droits sexuels et
reproductifs des femmes. Le but est de
rassembler des militantes du monde
entier pour qu’elles échangent leurs expériences.
En 2005 à New Delhi, les
Indiennes ont ainsi eu beaucoup
d’échange avec les Brésiliennes sur le problème
des stérilisations forcées.

Comment l’association Espace Femmes
International (EFI) met-ELLE ses priorités en
actions et application ?

Nous sommes une petite structure qui
collabore avec la Fédération genevoise de
coopération. Nous mettons en place
deux à trois projets par an comme, par
exemple, récemment en Colombie ou au
Nicaragua. Notre objectif principal est de
faire comprendre leurs droits aux
femmes pour qu’elles retrouvent
confiance en elles. Nos priorités vont tout
d’abord à la lutte contre la violence qui
leur est faite. Il s’agit d’un travail d’informations
sur leurs droits et sur leurs possibilités
de trouver de l’aide. Nous
essayons aussi de favoriser leur autonomie
en matière de santé. En Inde, j’ai
monté des groupes de self-help afin que
les femmes apprennent à mieux
connaître leur corps, sans passer par les
centres de planification familiale qui suscitent
de la méfiance chez les populations
rurales. En observant son col de l’utérus
avec un spéculum ou en sachant poser
un diaphragme, elles apprennent à
connaître leur corps et ainsi à faire
entendre leur volonté à leur conjoint. En
tant que naturopathe, j’essaie aussi d’utiliser
des alternatives médicales naturelles
issues des plantes locales. Après avoir
identifié les maux, il faut trouver des
recettes simples pour les combattre. Cela
marche souvent nettement mieux que
n’importe quelle campagne de l’Organisation
mondiale de la santé (OMS) mais
c’est à une petite échelle.

Aujourd’hui, quelles sont les principales
menaces qui pèsent sur la santé féminine ?

A côté de la violence faite aux femmes,
comme on l’a vu avec ces viols commis
en Inde ou en Afrique du Sud, les principaux
problèmes sanitaires au Sud touchent
à la mortalité maternelle à la malnutrition
et aux problèmes d’infection.
En Europe, on constate une véritable épidémie
de cancer du sein. Alors qu’il touchait
une personne sur 30, il frappe
maintenant une femme sur 8. C’est lié en
partie à des facteurs environnementaux.
L’eau peut être propre, mais elle contient
des tas de composantes chimiques, traces
d’hormones et pesticides. Dans tous les
cas, la résolution de ces problèmes est du
ressort collectif et politique.

Propos recueillis par JDr