Pour qui prend le temps de l’examiner avec attention, l’actualité récente de notre paisible Helvétie prête à quelques commentaires. Voici trois informations sorties dernièrement :
La justice civile vaudoise condamne Nestlé et Securitas dans l’affaire du « Nestlégate ». Le tort moral est donc reconnu, et l’association Attac recevra 6’000 francs à ce titre. Or cette belle victoire était loin d’être acquise : on se souvient notamment qu’au pénal, le juge avait prononcé un non-lieu.
Le recel des primes maladie payées en trop par les assurés romands soulève une vague d’indignation au sein de la population. L’exaspération est telle que le Conseil fédéral – pourtant toujours soucieux de ne pas se brouiller avec les assureurs – s’est même senti contraint d’agir, sans succès semble-t-il.
Il n’est pas impossible que l’initiative Minder soit acceptée. Alors certes Minder, qui siège au sein du groupe UDC, n’est pas exactement un marxiste. Certes les mesures proposées sont d’une portée très limitée… mais enfin tout de même : en Suisse, un pays où remettre en cause les rémunérations extravagantes relève presque de la haute trahison, c’est déjà un joli coup de pied dans la fourmilière.
Il ne manque plus qu’un vote en faveur de la caisse unique – une hypothèse tout à fait réaliste – pour qu’un petit air printanier et frais souffle sur nos cimes immaculées.
Nous vivons dans un Etat extraordinaire : ultra-conservatrice sur certains objets, la Suisse peut tout aussi bien se montrer radicalement progressiste trois mois plus tard sur d’autres questions.
Rappelons par exemple – puisqu’on en parle de l’autre coté du Jura – que notre pays a été le premier au monde à voter le PACS au suffrage universel. Ainsi s’exprime la magie de la démocratie directe.