Le groupe fribourgeois St-Paul, éditeur de La Liberté, a décidé de fermer son secteur impression de journaux pour fin 2014, en raison du départ de son principal client externe, les Freiburger Nachrichten. « Ceux-ci ont communiqué qu’ils allaient privilégier dès 2014 l’offre d’impression qui sera financièrement la plus attractive. Le marché de la presse est caractérisé par une baisse globale du volume de la publicité et de profondes mutations depuis une dizaine d’années. Cette situation, ajoutée à une surcapacité dans le domaine de l’impression des journaux, a provoqué une baisse sensible des prix, ce qui a amené les Freiburger Nachrichten à prendre cette décision », a expliqué, dans un communiqué, la direction de St-Paul. Cette fermeture condamne non seulement tous les journaux fribourgeois à être produits hors du canton – le groupe imprime notamment La Gruyère, Le Messager et la Feuille officielle –, mais va en outre laisser sur le carreau une cinquantaine d’employés.
« Cette décision fragilise gravement la position et l’indépendance des journaux fribourgeois. Elle doit être revue », a déclaré, dans un communiqué, le Parti socialiste fribourgeois. De son côté, Syndicom se dit « choqué que cette fermeture soit forcée par la décision d’un journal fribourgeois bénéficiaire pour la confier à un grand groupe extérieur au canton qui profite de ses surcapacités pour pratiquer une sous-enchère malsaine pour l’ensemble du monde de l’impression en Suisse ». Avec les socialistes, le syndicat « demande l’ouverture de discussions avec St-Paul, les Freiburger Nachrichten et le gouvernement fribourgeois pour trouver une solution viable pour Fribourg », qui devrait passer pour le PS par la formation d’une « task force ».
Des grèves dans les imprimeries ?
Au-delà de ces péripéties fribourgeoises et sur le plan national, les travailleurs de l’industrie graphique affiliés à Syndicom ont jusqu’au 13 février pour se prononcer sur les mesures de lutte que propose le syndicat. Le 10 décembre dernier, Viscom a en effet rompu les négociations en vue du renouvellement du contrat collectif de travail (CCT) en vigueur jusqu’à la fin de l’année. L’association patronale exige l’allongement de 40 à 42 heures de travail hebdomadaire sans compensation et la réduction de moitié du supplément pour travail de nuit.