CS-POP et Verts sauvent l’essentiel à Delémont

Des élections communales mitigées pour la gauche jurassienne, qui maintient le siège d'Esther Gelso dans la capitale du Jura.

Des élections communales mitigées pour la gauche jurassienne, qui maintient le siège d’Esther Gelso dans la capitale du Jura.

Pour la gauche jurassienne, les
endroits où fêter des victoires
dimanche soir n’étaient pas
nombreux. Des pertes étaient déjà
garanties au moment du dépôt des
listes, par manque de candidat-e-s,
notamment dans les communes
proches de Delémont (notre édition
du 14 septembre) et les urnes n’ont
pas partout été favorables.

A Porrentruy, le candidat socialiste
à la mairie, Julien Loichat (585
voix), arrive loin derrière ses rivaux
PDC (1’048 suffrages) et chrétiensocial
(1’026 suffrages) et a jeté
l’éponge pour le second tour. Le PS
perd aussi un de ses deux sièges à
l’exécutif, tandis qu’au Conseil de
Ville (législatif), il ne fait que conserver
ses 9 sièges (sur 41), alors que les
trois autres partis se répartissent les 5
sièges d’un groupement local qui ne
se représentait plus.

Dans la nouvelle commune de
Haute-Sorne (région de Bassecourt),
la plus peuplée du canton après Delémont,
le PS n’aura que 6 représentants
sur 33 au Conseil général. A
Courroux et dans la nouvelle commune
de Val Terbi, la gauche est sensiblement
affaiblie : les candidats de
gauche ont certes été élus, mais ils
étaient trop peu nombreux.

Succès socialiste à Saignelégier

Mais il y a au moins une importante
exception : Saignelégier le chef-lieu
franc-montagnard. Le candidat
socialiste à la mairie, Joël Vallat, a
gagné assez nettement son duel (602-
460) contre le candidat du PDC.
Dans la foulée, le PS gagne un 4]
siège lors de l’élection au Conseil
communal et aura ainsi la majorité
au Conseil (5 sur 9).

Au Noirmont, la socialiste Denise
Girardin est brillamment réélue
contre un PLR (481-165). Le PS perd
deux de ses trois sièges de conseillers,
mais c’est au profit d’une liste indépendante,
emmenée par Jacques Bassang,
ancien maire socialiste et militant
ouvrier, qui obtient trois des six
sièges de conseillers.

Recul et renouvellement
du CS-POP-Verts

A Delémont, au Conseil communal
(exécutif), le siège d’Esther Gelso
(Combat socialiste-POP-Verts) a
vacillé. Les résultats en bulletins de
vote donnaient un assez net avantage
à un second siège socialiste, au détriment
du sien. Mais finalement, en
suffrages, grâce à un excellent score
personnel d’Esther Gelso, c’était le
statu quo : une PDC, un PCSI, un PS
et une CS-POP. Le maire étant PDC,
la gauche reste donc minoritaire. Si
les suffrages de l’élue CS-POP sont
nettement moins nombreux que
ceux de ses collègues du Conseil, c’est
qu’elle était la seule à ne pas être
cumulée sur sa liste.

Au Conseil de Ville, trois partis
progressent, le PDC (28,1%, +5,3%),
qui fait désormais jeu égal avec le PS
(28%, +1,3%), et le PCSI (13,9%,
+0,8%). CS-POP-Verts (15,2%, –
3,9%) et le PLR (8,8%, -4,1%) perdent
chacun 2 sièges. Quant à l’UDC
(6,1%, +0,5%), elle échoue dans son
ambition d’obtenir un troisième siège
qui lui aurait permis de former un
groupe et d’accéder aux commissions
communales. Des mauvaises langues
prétendent que les partis qui progressent
sont aussi ceux qui ont été
les plus actifs dans la chasse aux
cartes de vote.

Chez CS-POP-Verts on s’attendait
à une baisse au Conseil de Ville, du
fait que les trois principales « locomotives
électorales » d’il y a quatre
ans ne se représentaient pas (deux en
raison de la limite de durée des mandats)
et qu’on ne présentait que 20
candidats (contre 41 en 2008). Mais
on espérait que la perte se limiterait à
un siège. Mais si ces élections ont
rétréci un peu le groupe, elles ont
aussi permis un renouvellement.
Seuls trois sortants figurent parmi les
huit élus (suppléants compris), dont
deux n’avaient auparavant jamais
participé à une élection. Et cette fois,
la parité hommes-femmes est réalisée,
contrairement à 2008 où une
seule candidate avait été élue.