Jean Studer est fâché à la suite des troubles causés par les excédés qui soutiennent l’équipe de football de Sion. A la dernière rencontre entre les deux équipes à Neuchâtel des actes inadmissibles ont eu lieu nécessitant l’intervention musclée de la police. Le conseiller d’Etat imagine l’interdiction de telles manifestations à haut risque ou des parties se jouer à huis clot. Sans doute qu’une majorité de la population sera rassurée d’une telle réaction de l’élu fasse à des troubles insupportables.
Ceci dit, dans cette réaction, il manque la question de savoir pourquoi un tel climat de guerre civile existe-t-il ? Pour trouver quelques réponses, il faut se pencher sur les causes plutôt que sur les effets. Les causes se trouvent dans la pratique du sport dit d’élite, certes, mais le mal est beaucoup plus large. Il est dans la logique même de la société de l’économie libérale. Il n’est pas de semaine sans que les frasques du président Constantin ne soient mises sur le devant de la scène médiatique. Il s’agit de mettre en avant sa fougue. Il y a bien parfois un peu d’ironie pour les qualifier, mais les liens entre le football et la défense de ses intérêts personnels ne sont que très rarement approfondis. Du côté des médias, les photos des footballeurs vedettes les représentent vainqueurs, le poing levé, le regard d’acier et la démonstration de force qu’on retrouve chez le coq voulant être supérieur à l’autre. Les intérêts financiers qui tournent autour de la machine économique du football sont énormes et laissent planer les plus folles espérances pour ceux qui s’adonnent à ce « sport » !
On comprend bien le soucis du responsable cantonal de la police neuchâteloise et sa réaction est nécessaire. Cependant, nous souhaiterions qu’au-delà de cette attitude réactive en naisse une autre davantage liée à notre mode de développement qui est basé sur la confrontation et la lutte fratricide des uns contre les autres. Sans quoi, on sauvera celui qui se noie, mais sans jamais lui apprendre à nager !