La droite annonce un référendum contre les prestations complémentaires pour les familles pauvres.
Permettre aux plus pauvres de la société, des familles monoparentales surtout, d’avoir grâce à des prestations complémentaires au moins le minimum vital et d’être encouragés à travailler plutôt qu’à rester à l’assurance sociale ? Cela concerne quelque 6’000 personnes dont beaucoup d’enfants. Soutenir les quelque 500 chômeurs âgés en fin de droits par une rente pont AVS ? Ces projets ont reçu l’aval du Parlement. Mais trop, c’est trop pour une droite arqueboutée sur son idéologie de la « responsabilité individuelle ». Même si l’on sait déjà que dès le 1er avril, plusieurs centaines de personnes de plus vont se trouver au RI (Revenu d’insertion, c’est-à-dire aide sociale), vu les coupes imposées par le peuple à l’assurance chômage.
Il y a des familles monoparentales ? Les libéraux ne voient pas pourquoi il faudrait que quelqu’un s’en sente responsable à part, ces « familles-là ». Demander une contribution de 0,06% aux entreprises pour assurer ce financement ? « Un impôt sur le travail ! » s’indigne le seul qui s’était opposé au projet en commission, un libéral.
C’est bel et bien ces six francs par 10’000 francs de masse salariale qui a révulsé le Centre patronal et ses nombreux porte-paroles au Parlement. Qui n’acceptent que l’Etat se soucie des entreprises que pour leur offrir des baisses d’impôts ! « Les entreprises, dont le seul souci est de créer des places de travail », a pleurniché la directrice de la CVCI.
Le radical Borloz a tenté en vain de retarder la mise vigueur des articles concernant la participation financière des entreprises. Et au vote final, le Grand Conseil a accepté sans modification les deux projets.
Les libéraux et leurs fiancés, soit la majorité des radicaux, et l’UDC bien sûr, ont annoncé un référendum. Révulsés, consternés qu’ils sont « qu’un gouvernement à majorité de droite ait soutenu la proposition d’un conseiller d’Etat socialiste et ancien syndicaliste ». C’est à ce niveau que se situe leur souffrance.
La droite entend faire pression sur le Conseil d’Etat… de droite
Le référendum ne vise en somme qu’à punir les conseillers d’Etat de droite. A faire pression pour que désormais ils se montrent très durs, voire impitoyables. Tellement les libéraux comme les radicaux ont peur de se faire rattraper par l’UDC qui, en effet, grignote des membres dans leurs rangs, comme Nicolas Daïna, ancien conseiller personnel d’un libéral, qui a passé des libéraux à l’UDC.
La population vaudoise se laissera-t-elle convaincre que ces basses spéculations l’emportent sur la solidarité envers les plus pauvres de notre société ? Douze cantons ont d’ores et déjà introduit des prestations complémentaires pour les familles et la Confédération y travaille aussi.
La droite vaudoise s’enferre dans les ornières d’un conservatisme périmé.