La section vaudoise du mouvement La Gauche a été officiellement lancée la semaine dernière à Lausanne.
Notre objectif est à terme de regrouper les forces anticapitalistes en Suisse. Il est urgent d’avoir une force au niveau national à la gauche du PS et des Verts après l’échec relatif de la coalition A Gauche toute ! », rappelle, en préambule, Hadrien Buclin, membre de solidaritéS. Lancée au niveau national au printemps 2010, La Gauche ambitionne de regrouper les militants de la gauche de la gauche. Des sections ont été fondées dans les cantons de Schaffhouse, Berne, Zurich, Tessin, Valais ou Genève. Dans le canton de Vaud, les deux piliers de la coalition sont le POP & Gauche en mouvement et Solidarités, forces auxquelles s’adjoignent des militants non affiliés. « Si cela marche, on peut imaginer à terme une fusion des forces dans La Gauche-Vaud, mais cela n’est pas pour tout de suite. Cela dépend aussi du POP, qui a des hésitations à fusionner », explique notre interlocuteur. Il rappelle aussi que des discussions ont lieu au sein de son parti dans trois cantons romands (Genève, Vaud et Neuchâtel) pour savoir s’il faut faire le pas de la fusion ou se contenter d’être une « tendance au sein de la coalition », qui admet les doubles appartenances. « Vaud est d’ailleurs le plus en engagé dans ce processus de regroupement. A Neuchâtel, solidaritéS est un peu seul, car le POP ne semble pour le moment pas intéressé par la coalition », précise le militant.
Bisbille autour de Vuilleumier
Au printemps, les élections communales se dérouleront dans le canton de Vaud. Une échéance électorale fondamentale pour La Gauche-Vaud. Des candidats se présenteront dans les villes comme Lausanne et dans d’autres centres urbains, (Nyon, Yverdon, Renens ou Vevey) où des sections locales vont se créer. Reste qu’à Lausanne, des désaccords sont déjà apparus entre solidaritéS et le POP dans la course à l’exécutif. Les premiers voulant une liste séparée du PS et des verts au premier tour, les seconds préférant un ticket avec les deux autres forces pour mettre en orbite Marc Vuilleumier, actuel détenteur du dicastère de Police. « Pour le législatif, nous sommes arrivés à un accord de présenter une liste commune unitaire de La Gauche-Vaud », assure Hadrien Buclin. Actuellement le groupe A Gauche toute ! compte 12 élus sur 100 à Lausanne. Quid du programme proposé ? N’est-il pas trop social-démocrate comme l’ont dénoncé certains partis comme la Gauche anticapitaliste (elle-même scission de solidaritéS) ? « Il est minimal, mais nous avons quand même ratifié les principes d’anticapitalisme et d’éco-socialisme et affiché notre volonté de défendre un socialisme démocratique », conclut-il.
Pour Aurélie Wydler, membre de la coordination au titre d’indépendante, les élections communales sont importantes, mais ce qui prime pour elle, ce sont avant tout « les combats sociaux ». « Il y a des luttes à mener comme, par exemple, en faveur des étrangers. Nous avons d’ailleurs adopté une résolution de soutien au refuge qui accueille des requérants d’asile en lutte contre la politique d’asile ultra-restrictive et arbitraire des autorités vaudoise », explique cette enseignante à l’école professionnelle. « Nous devons aussi lutter pour permettre aux gens de se loger à des conditions abordables », rajoute cette membre du syndicat Sud. Elle considère que La Gauche-Vaud peut devenir un mouvement social populaire. « Nous avons des militants qui viennent de tout milieux, mais nous devons aussi approcher plus les milieux syndicaux », explique-t-elle. Peu de transfuges socialistes ont pourtant rejoint le mouvement, à part Frédéric Charpié, secrétaire national de La Gauche. « Il faut aussi renforcer notre visibilité dans les médias », soutient Mathias Humbert, lui aussi non affilié à un parti et Yverdonnois. « Notre projet de lancer une initiative fédérale en 2011 est une bonne occasion de se profiler. »