Avec l’élection de Michel Thentz, le PS récupère son second siège à l’exécutif. La majorité reste cependant au centre droit.
La poussée de la gauche constatée le 24 octobre lors de l’élection au Parlement s’est confirmée dimanche avec l’élection des deux socialistes au Gouvernement. Elisabeth Baume-Schneider a dépassé la majorité absolue avec 53,7% des suffrages et Michel Thentz occupe une surprenante troisième place avec 43,4 %. Seul Philippe Receveur (PDC) a pu s’intercaler entre les deux. L’autre PDC Charles Juillard obtient 43% et le PLR Michel Probst 42,7%.
Le chrétien-social Laurent Schaffter recalé
L’éviction du chrétien-social Laurent Schaffter (38,7%) a été une surprise surtout pour les journalistes qui ignorent la différence entre un premier et un second tour. En effet, la plupart des médias le voyaient réélu à cause de sa deuxième place au premier tour. Mais dans les milieux de gauche, beaucoup le citaient comme le ministre sortant le plus menacé. S’il y a surprise, c’est dans l’écart entre Michel Thentz et lui (1’254 voix ; 4,7% des votants).
Traditionnellement, sauf lorsque le PDC visait les trois sièges (1994 et 1998), le candidat PCSI bénéficiait au second tour du soutien d’une partie importante de l’électorat PDC, car les deux sièges PDC semblaient largement assurés. Mais cette fois, un siège PDC était menacé, ses deux ministres étant arrivés en 4e et 5e position, le second avec moins de 300 voix d’avance sur Michel Thentz. Et celui-ci pouvait compter sur l’appui de CS-POP et des Verts pour le deuxième tour. Pour l’électorat PDC, il devenait difficile de faire des cadeaux. Et une partie des électeurs qui auraient souhaité un gouvernement à majorité de centre-gauche a été refroidie par le souhait exprimé par Laurent Schaffter de voir les cinq ministres réélus.
Michel Thentz a bénéficié d’un fort soutien des électeurs CS-POP et des Verts. Son résultat dépasse même largement l’électorat de gauche (33,8% lors de l’élection du Parlement). Sa personnalité et sa campagne y sont certainement pour quelque chose, mais, dans ce scrutin, il était aussi le seul changement possible.
Un socialiste remplaçant un chrétien-social modifiera-t-il la politique gouvernementale ? Difficile à dire, car la majorité reste au centre droit et même lorsqu’il y avait deux socialistes et un PCSI au gouvernement (2003-2006), on n’a pas remarqué une très grande différence. Il ne faut donc pas se faire d’illusions, mais il semble avoir des convictions plus écologistes et s’il reprend le département de Laurent Schaffter, c’est celui de l’Environnement et de l’Equipement. Et au Parlement, la droite (sens large : UDC, PLR, PDC) a une majorité plus étriquée (31 sur 60) que dans les législatures précédentes.