Deux problèmes agitent le canton : l’affaire Hainard et l’indélicatesse d’un fonctionnaire de La Chaux-de-Fonds.
Deux problèmes agitent actuellement le canton. Le premier fait la une des médias, qui s’agitent à suivre tous les rebondissements de ce dossier, du comportement d’une personnalité remuante à la création d’une commission d’enquête parlementaire décidée par le Grand Conseil.
L’autre cas, est plus délicat. Il s’agit d’un fonctionnaire de La Chaux-de-Fonds chargé de la responsabilité des chantiers de la Ville et qui a caché certains surcoûts par peur de les annoncer à sa direction.
Ne nous attardons pas sur les comportements de ces personnes, mais tentons de découvrir si des liens existent entre ces comportements et l’idéologie dominante.
Celle-ci vit selon les règles de l’économie de marché. Des règles qui donnent la préférence à ce qui frappe, à ce qui attire, à ce qui va vite, à ce qui gagne dans la concurrence infernale au sein du marché. Bref, des comportements directement nés des principes de la sélection naturelle : une réponse rapide aux besoins du moment. Alors que les capacités humaines devraient conduire à réfléchir sur les incidences à moyen et long terme des décisions que l’on prend.
Dans les deux cas, mais de manière différente, nous pouvons observer que les pratiques sont liées à la politique d’image. Frédéric Hainard a été élu sur celle d’un homme fort, rapide, sûr de lui, capable de dire tout haut ce que beaucoup disent dans les réunions de bistrots. Encore maintenant, d’après les lettres de lecteurs dans la presse, beaucoup de personnes continuent à le soutenir malgré ses pratiques peu réfléchies.
Pour le fonctionnaire communal indélicat, nous devons nous interroger sur les raisons qui poussent une personne, probablement compétente, à commettre des rétentions d’informations. La crainte des dépassements de crédits peut-elle le conduire à camoufler ce qui dérange ?
Les majorités politiques des états occidentaux et capitalistes jouent sur la superficialité des mesures annoncées et sur la perfidie des pratiques. La superficialité se base sur les effets de manche, sur les images, sur ce qui fait la une des médias. Les pratiques vont dans le sens de soutenir celles et ceux qui dirigent le monde des affaires économiques et financières. On ne parle que d’économie de dépenses publiques. Beaucoup moins des besoins à remplir par les collectivités publiques pour le bien-être des citoyens. Tout cela conduit à la méfiance du peuple envers les politiques et au dénigrement des fonctionnaires. Bref, cette ambiance crée incontestablement un malaise profond.
Dès lors, les solutions ne peuvent venir que par l’approfondissement des causes des dysfonctionnements pour en corriger les causes plutôt que par la vindicte populiste ou par le châtiment des coupables pour en corriger les effets.