La Gauche valaisanne alternative est dans la course pour les élections cantonales du 1er mars.
Ah, les arcanes de la politique valaisanne ! Un mythe, mais qui a aussi ses invariants. A l’arrivée, le Conseil d’Etat devrait compter trois élus PDC, un radical et un socialiste. Une majorité de gauche, c’est pas demain la veille. Restent les nouveautés, comme la candidature du trublion indépendant Eric Felley, ancien journaliste du Temps et de L’Hebdo (il prévoit d’ailleurs d’écrire un livre sur son aventure) ou celle de l’UDC Franz Ruppen. Dans le camp PDC, les conservateurs, avec l’appui du promoteur et ancien président du Conseil d’administration du journal Le Nouvelliste, Jean-Marie Fournier, ont pu imposer les candidats Maurice Tornay et Jacques Melly, au grand dam du président national, Christophe Darbellay : « Il y a de la fronde dans l’air dans ce parti », note Jean-Marie Meilland, candidat de la Gauche valaisanne alternative dans le district de Martigny. Le sortant démocrate-chrétien Jean-Michel Cina brigue un nouveau mandat comme le radical Claude Roch.
A gauche, le PS présente des listes communes avec les Verts et les Chrétiens sociaux sous le nom d’Alliance de gauche pour l’élection au Grand Conseil, mais pas pour celle au Conseil d’Etat. La rivalité est forte entre la candidate socialiste Esther Waeber Kalbermatten et l’écologiste Marylène Volpi Fournier. « Le fait que la socialiste a dit qu’elle ne voterait pas pour l’écologiste n’a pas arrangé les choses », souligne Jean-Marie Meilland. La première nommée, haute valaisanne, essaiera de grader le siège de Thomas Burgener qui ne se représente pas. « Traditionnellement, au PS, un Haut-valaisan brigue un siège à l’exécutif cantonal et un Bas-valaisan le siège au conseil national », explique Jean-Marie Meilland. Le PS a bon espoir de gader son siège qu’il a conquis en 1997, rappelle le journal Le peuple valaisan.
Quant à la chrétienne-sociale Graziella Walker-Salzmann, en tant que Valaisanne du Haut, elle est rattachée au PDC, alors que les chrétiens-sociaux du Bas, comme tout le monde le sait, sont rattachés aux chrétiens-sociaux suisses, donc à la gauche. Mais pour le coup, elle se présentera comme dissidente du PDC(!)
L’élection d’une femme au gouvernement serait un événement historique. « Le bilan de cette législature de centre-droit libérale est en demi-teintes. Peu de grandes réussites », précise Jean-Marie Meilland.
Dans la course au Grand Conseil, ce sont 220 candidats députés (pour 130 sièges) et 205 candidats députés suppléants (pour 130 sièges) qui se présentent. L’UDC part en force avec près de 90 candidats.
La nouveauté du scrutin, c’est la présence de la Gauche valaisanne alternative dans la course, une formation crée par d’anciens socialistes en rupture avec ce parti. La formation ne se présentera finalement que dans le district de Martigny. « Notre but est de nous faire connaître et de montrer qu’il existe quelque chose à la gauche du PS », explique Jean-Marie Meilland. « Notre initiative pour un salaire minimum dans le canton est maintenant appuyée par le PS », note l’enseignant. « Nous défendons aussi une agriculture contractuelle de proximité, la démocratie participative. Avec la crise qui arrive, nous attendons un engagement fort de l’Etat et une politique de soutien à l’emploi. Des entreprises comme Alcan menacent de fermer. »