La proposition pour des transports publics gratuits portée par le député popiste Vincent Keller avait été refusée par le Grand Conseil vaudois en mars 2020, considérant que la mesure était trop onéreuse. Qu’à cela ne tienne. Un comité vaudois, comprenant plusieurs associations comme Acidus, l’Avivo ou la Grève du climat, ainsi que des partis (POP Vaud, solidaritéS Vaud, Jeunes Vert.e.s Vaud, Jeunes POP Vaud et Parti Pirate Vaud) ont décidé de reprendre le flambeau.
Le lancement se fera en septembre et demande que l’État garantisse des transports publics gratuits, de qualité et respectueux de l’environnement ainsi qu’une desserte équitable et cohérente de toutes les régions du canton. Le financement de la gratuité devra être assuré principalement par les mesures fiscales usuelles, compatibles avec le but recherché par la présente disposition constitutionnelle. «Nous avons quelques pistes comme d’utiliser les excédents budgétaires du Canton, qui bon an mal an se montent à 500 millions de francs, mais aussi de mettre en place une mini-taxe sur les bénéfices des entreprises», souligne Luca Schalbetter, coordinateur du projet. Pour les initiants,
«l’urgence climatique actuelle couplée à une urgence sociale et économique – liée notamment aux pertes de revenus conséquentes pour de nombreux ménages aggravées par la crise sanitaire – renforcent la nécessité de l’instauration d’un projet d’envergure permettant de répondre aux effets de ces crises». Ils considèrent aussi que la gratuité des transports publics régionaux favorisera un report de la voiture aux transports publics, comme on l’a constaté dans des villes comme Dunkerque (France) ou Tallinn (Estonie). «Etant donné que l’utilisation de la voiture est responsable de 3⁄4 des émissions carbone issues de la mobilité, et que la mobilité est responsable d’un tiers des émissions carbone domestiques de la Suisse, la gratuité des transports publics est une mesure écologique conséquente et cohérente», estiment-ils.
Une mesure sociale
Ils mettent aussi en avant un argument social d’augmentation du pouvoir d’achat. «Dans le canton de Vaud, on peut également s’attendre à des fortes épargnes par ménage. D’une part parce que les usagers financent aujourd’hui près de la moitié des coûts des transports publics. D’autre part, parce qu’en Suisse, les dépenses liées aux transports publics s’élèvent à 7.7% du budget des ménages», précisent-ils. Cette mesure aura aussi un impact économique.«Les commerces vaudois ainsi que les lieux culturels et de loisirs bénéficieront de l’implémentation de la gratuité des transports publics. Dans plusieurs exemples de villes ayant instauré cette même mesure, le but premier visait à redynamiser les centres-villes et renforcer l’attractivité touristique de l’agglomération», souligne le comité.
«Celui-ci est ouvert à tout le monde afin de réussir à récolter les 12’000 signatures en 4 mois», précise Luca Schalbetter. Dans d’autres cantons, des demandes de gratuité ont fleuri aussi. En juillet 2020, les jeunes POP Genève avaient déposé auprès de la Chancellerie cantonale une pétition signée 2331 fois dans ce sens. D’autres l’avaient été dans les cantons de Neuchâtel et de Fribourg.
Informations complémentaires sur www.transportspublicsgratuits.ch
