A moins que vous n’ayez hiberné ces dernières années, vous avez entendu parler de l’enjeu climatique. La «vague verte», le mouvement «Fridays for Future», Greta Thunberg, les feux en Australie, la COP 21 de Paris minable et son encore plus pathétique sœur, la COP 25. Et au final la certitude que le monde tel que nous le connaissons va disparaître et qu’on ne sait pas par quoi il sera remplacé, alors que la sixième extinction de masse a débuté. Bref, quelque chose de mondial est en train de se passer.
A l’heure d’un tel défi, nous sommes de plus en plus nombreux à réagir. Les systèmes politiques sont remis en question par des militants de toutes sortes qui, reprochent globalement à nos dirigeants d’être incapables de faire primer l’écologie sur l’économie néolibérale. Les gens – les jeunes – descendent dans la rue et contestent un système politique dans lequel plus de la moitié de la population ne se reconnaît déjà plus depuis longtemps. Le système semble de plus en plus contesté.
Attirer les touristes
Mais fort heureusement, le Conseil Communal chaux-de-fonnier ne compte pas se laisser ébranler par si peu. Et lorsqu’il lui a fallu se positionner sur le projet de doter les proches crêtes d’éoliennes à même de produire du courant local (davantage) propre que celui importé de centrales au charbon, il a su maintenir le cap sur l’essentiel: les touristes attirés par son label Unesco!
Parce qu’avouons-le, maintenant que les élections fédérales sont passées, la transition énergétique et autre «plan Marshall» pour teindre le rose en vert, ça sonne bien mais il ne faut pas perdre de vue que l’important, c’est le pognon. Attirer les touristes, voilà la solution! Une réelle vision d’avenir, un vrai courage politique qui nous montrent, une fois de plus, que nos instances sont à la hauteur des défis de l’humanité.
Cessons d’être mauvaise langue. Il est tout à fait légitime de débattre sur l’installation de structures pour la communauté comme des éoliennes. Qu’on confronte les points de vue sur leur impact supposé, qu’on consulte les études scientifiques sur leurs effets sur la faune et la flore et, le cas échéant, qu’on vote sur le sujet. De même pour les barrages, les panneaux solaires, les centrales nucléaires et, au final, tout projet d’envergure destiné à la communauté. C’est démocratique.
Message politique douteux
Signalons qu’un tel débat n’a pas eu lieu, ou alors entre les cinq seuls membres du Conseil communal. Mais surtout, avec un Conseil communal à majorité de gauche (exécutif) se revendiquant de partis écologiques, on ne peut qu’être surpris et déçu de constater que les considérations climatiques soient encore et toujours considérées comme secondaires. Le résultat final est que la Chaux-de-Fonds ne veut pas sacrifier son label Unesco pour contribuer à changer l’environnement. Un bien piètre message politique. Et si on ajoute à cela les structures qui se construisent sur le territoire communal, on est légitimement en droit de douter que le Conseil communal voie dans ce label autre chose qu’un argument touristique…